Génériques/princeps : ont-ils la même efficacité ?
Depuis la fin des années 90, les pouvoirs publics encouragent activement la consommation de médicaments génériques. Le but : soigner le trou de la Sécu. Mais sommes-nous bien soignés ? Qu'est-ce qu'un générique ? Peut-on leur faire confiance ?
L'évolution des médicaments génériques
Selon la Sécurité sociale, la vente des médicaments génériques n'a pas cessé d'augmenter. En 2010, la délivrance des génériques a permis une économie de 1,3 milliard d'euros.
Mais le prix des génériques est plus élevé en France que dans d'autres pays européens. Par exemple, le prix moyen du comprimé générique est de 15 centimes d'euros en France, contre 12 centimes en Allemagne, 7 centimes au Royaume-Uni, 5 centimes aux Pays-Bas. En France le prix du générique est fixé par l'Etat (décote de 55 % par rapport à celui du princeps, la molécule originale), alors que d'autres pays européens mettent en concurrence les industriels. Pour l'Assurance-maladie, il faudrait s'inspirer de ces pratiques.
L'apparition des génériques est liée à l'expiration des brevets des principes actifs communément prescrits à la fin des années 1980. En 1998, un droit de substitution est instauré pour les pharmaciens, ce qui leur permet de proposer un générique à la place d'un princeps. En décembre 2009, un accord UNCAM/pharmaciens est décidé fixant l'objectif de substitution à 80 %. Un taux qui augmente progressivement depuis 20 ans.
La fabrication des médicaments génériques
Les génériques ont révolutionné la fabrication des médicaments. Autrefois, les laboratoires produisaient eux-mêmes les médicaments qu'ils avaient brevetés. Mais depuis l'avènement des génériques, d'autres usines doivent s'en charger. Comme dans tous les secteurs industriels, la sous-traitance s'est développée. En France, il y a entre 10 et 20 façonniers.
Selon la Sécurité sociale, 95 % des génériques vendus en France sont fabriqués en Europe, dont 54 % en France.
Génériques vs princeps : l'éternel débat
Dans les années 2010, un médecin réanimateur français jetait un pavé dans la marre. D'après une étude bibliographique menée par le Dr Rémy Gauzit, les génériques d'antibiotiques injectables, c'est-à-dire ceux qu'on administre à l'hôpital, ne seraient pas exactement les mêmes que les princeps. Se pose donc la question de leur efficacité.
De son côté, l'Afssaps devrait bientôt soutenir deux études pour évaluer l'efficacité des génériques, elles porteront sur des antiobiotiques commmercialisés en France. L'OMS a également contacté Rémy Gauzit afin de l'auditionner.
En savoir plus : questions/réponses sur les génériques
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Questions/réponses :
- Un médicament générique n'est jamais testé sur de vrais patients, dit-on. Est-ce vrai ?
Est-il vrai que les pharmacies font un plus gros bénéfice avec les génériques ?
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- Les médicaments génériques peuvent-ils être risqués pour les personnes fragiles (enfants, personnes âgées) ?
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- Mes pharmaciens s'étant souvent trompés lors du remplacement par un générique, je refuse ce qui n'est pas prescrit !
Peut-on refuser un médicament générique ?
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- Aujourd'hui, il se dit que les génériques sont fabriqués en Chine. Si c'est vrai, sont-ils fiables ?
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- Pourquoi les deux médicaments continuent-ils à exister : l'original et le générique ? Je ne comprends pas.
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- Que pensez-vous du conditionnement des génériques se ressemblant souvent et pouvant générer des intoxications par erreur ?
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* Les réponses avec le Pr. Jean-François Bergmann, médecin interniste à l'hôpital Lariboisière (Paris), et avec Jean-Luc Audhoui, pharmacien
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