Hyperactivité : un traitement prescrit à la légère ?
La molécule méthylphénidate, plus connue sous le nom de Ritaline®, fait actuellement polémique à cause de l'augmentation des ventes de cette molécule prescrite dans le cadre des TDAH (troubles de déficit de l'attention et de l'hyperactivité). Selon les spécialistes, cette augmentation s'expliquerait par un sous-diagnostic, ces dernières années en France.
Les mécanismes d'action du méthylphénidate restent flous. On sait seulement qu'il agit dans le cerveau sur la dopamine et la noradrénaline en empêchant leur recapture par les neurotransmetteurs. Ainsi l'élimination de la dopamine et de la noradrénaline est plus lente ce qui contribuerait à augmenter l'attention.
En France, ce médicament est classé dans la liste des stupéfiants et sa prescription est très réglementée par l'Agence du médicament comme le confirme, Nathalie Richard, directeur adjoint médicaments et neuropsychiatrie à l'ANSM : "la prescription de méthylphénidate chez l'enfant doit se faire uniquement quand toutes les mesures à visée corrective notamment les mesures d'accompagnement psychologique, ont été faites et n'ont pas donné lieu à une correction et à une "guérison" de l'enfant". Si toutes les études montrent aujourd'hui qu'il n'existe aucun phénomène d'addiction, en revanche la survenue d'effets secondaires doit être surveillée.
Mais si les prescriptions de méthylphénidate ont fortement augmenté en France ces cinq dernières années, il est difficile de parler en France de surprescription. On estime que 5% des enfants seraient atteints de TDAH (trouble de déficit de l'attention et de l'hyperactivité) et moins de 1% des enfants seraient traités par le méthylphénidate. La polémique viendrait des Etats-Unis où 5 à 6% des enfants seraient traités par cette molécule. Difficile de croire qu'ils réussissent à diagnostiquer tous les enfants hyperactifs.
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Sur Allodocteurs.fr :
- L'hyperactivité : une véritable maladie
- Chat : L'hyperactivité, du 12 mars 2010