Diabète : mettre en scène sa maladie
Surveiller son taux d'insuline, choisir ses aliments... c'est le quotidien de trois millions de diabétiques. Des séances d'éducation thérapeutique sont proposées depuis de nombreuses années dans la plupart des hôpitaux de France. Mais à la Pitié-Salpêtrière, le service de diabétologie propose aux malades des ateliers d'écriture et de théâtre. Depuis plusieurs jours, des patients ont écrit des lettres à leur diabète ou des saynètes inspirées de leur vécu avec la maladie.
Une scène, des comédiens, une belle lumière, une ambiance de théâtre, pourtant nous sommes dans un hôpital. Les personnes diabétiques de l'établissement ont mis en scène une histoire qui est la leur. Avec l'aide d'un metteur en scène et de comédiens professionnels, ils ont donné corps à leur vécu.
Cet atelier de théâtre est proposé dans le cadre des semaines d'éducation thérapeutique. Il est destiné à aider le patient à mieux vivre avec sa maladie. "Tour à tour, le patient est l'auteur (celui qui va écrire), le sujet (c'est de lui dont il parle), le metteur en scène puis il est le spectateur. Et quand il assiste à la scène, c'est bien de lui dont on parle mais ce n'est plus tout à fait lui, il prend de la distance. Il voit ses difficultés, il les a exprimées et il peut les partager", explique le Pr André Grimaldi, diabétologue.
Le diabète est une pathologie chronique qui impose un suivi rigoureux et quotidien au patient. En général, dans les séances d'éducation thérapeutique, on parle surtout du calcul de la glycémie ou de l'insuline, rarement de la vie avec le diabète.
Mettre son vécu en mots, le voir incarner sur une scène de théâtre… autant d'éléments qui peuvent permettre aux patients d'accepter la maladie et de trouver de nouvelles armes pour la combattre. Ces ateliers sont nés de la rencontre entre le Pr Jean-Philippe Assal, un précurseur de l'éducation thérapeutique en Suisse, et le metteur en scène Marcos Malavia.
Le service de diabétologie de la Pitié-Salpêtrière organise un atelier de théâtre tous les mois. Depuis 2011, plus de 200 patients ont pu y participer.