Bien prendre soin de ses ongles
Manucures, crèmes nourrissantes, faux ongles, vernis... nous sommes nombreux à prendre soin de nos ongles. Mais parfois, ces extrémités qui protègent nos doigts sont mises à mal.
Les ongles comportent plusieurs parties apparentes. La cuticule est une membrane souple de couleur blanche qui borde la base de l'ongle et le sépare de la peau environnante. La lunule est la zone plus claire en croissant de lune située à la base de l'ongle. Puis vient le corps de l'ongle, aussi appelé tablette unguéale, et enfin le bord libre, qui en raison de la croissance de l'ongle, se rapproche progressivement du bord du doigt.
La partie de l'ongle récemment formée dans la matrice, appelée racine, pousse vers l'avant et croît vers le bord libre à une vitesse d'environ cinq millimètres par mois pour les ongles des mains (il faut compter six mois pour la pousse complète d'un ongle de la main) et 1,5 millimètre pour les ongles de pieds.
L'ongle peut subir différentes atteintes surtout si on est onychophage, c'est-à-dire si on se ronge les ongles. Mais aussi des chocs, des microtraumatismes (manucures répétées), des allergies (aux vernis, aux dissolvants, aux faux ongles), des infections causées par des champignons, des bactéries, ou encore du psoriasis ou de l'eczéma.
Quelles sont les maladies de l'ongle ?
L'ongle n'échappe donc pas aux maladies. Des maladies qui vont d'ailleurs modifier sa couleur et sa forme. La plus fréquente est l'onychomycose ou mycose de l'ongle. Les responsables ? Des champignons microscopiques qui parasitent l'ongle et lui donnent un aspect jaune et épais. La mycose des ongles n'a rien à voir avec l'hygiène et ne guérit pas d'elle même.
L'ongle incarné, ensuite, se situe généralement sur le gros orteil du pied, au niveau du bord latéral de l'ongle. Dans huit cas sur dix, il est provoqué par une mauvaise coupe de l'ongle. Quand il se forme, il se retrouve comprimé contre le bourrelet de chair qui l'entoure. Les rebords pénètrent alors les parties molles. Un ongle incarné non traité peut évoluer vers une forme infectieuse plus grave. Une intervention est alors nécessaire.
Attention aussi au cancer de l'ongle : une bande longitudinale brune ou noire qui apparaît sur l'ongle peut être le signe d'une tumeur mélanocytaire. Il s'agit d'une accumulation anormale de mélanine au sein de la tablette unguéale. Un cancer de l'ongle se guérit s'il est diagnostiqué à un stade débutant. Alors un seul mot d'ordre : consultez au moindre doute.
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Des traitements efficaces mais contraignants
Que ce soit dans les cas de mycose ou d'ongle incarné, plus le diagnostic est précoce plus le traitement sera efficace.
Dans le cas d'une mycose, les traitements locaux (élimination de l'ongle malade, application d'un vernis traitant,...) sont réservés aux mycoses débutantes et peuvent complèter le traitement par voie orale. Quand l'ongle est très atteint et que les traitements locaux échouent, il faut parfois pratiquer chirurgicalement l'ablation de l'ongle.
Dans le cas de l'ongle incarné, les soins de podologie permettent souvent d'éviter l'intervention pendant plusieurs années. Mais la survenue d'une infection, d'une excroissance charnue ou de douleurs que les soins de podologie ne peuvent résoudre indiquent la nécessité d'une opération.
Ongles artificiels, vernis... : quels sont les risques ?
Comment avoir des ongles brillants et parfaits tous les jours sans s'en occuper ? Les "ongleries", des cabinet de manucures qui spécialisés dans le soin des ongles, font un tabac. Toutefois le recours aux prothésistes ongulaires n'est pas toujours sans risques.
Allergies aux produits, ongles fragilisés, infections... confier ses ongles en onglerie peut en effet comporter des risques.
Vernis permanents : attention aux risques
Les vernis permanents et semi-permanents sont l'une des dernières tendances en manucure. Leur atout : ces vernis tiendraient plus longtemps, en moyenne 2 à 3 semaines. Mais cet atout peut-il représenter un risque pour nos ongles ?
Ces vernis tiennent plus longtemps car leur composition n'est pas la même que celle des vernis classiques : il s'agit d'un vernis hybride qui contient du vernis classique et une pointe de gel UV.
Pour le Dr Edith Duhard, dermatologue spécialiste en maladies des ongles, les vernis à base de gel UV ne sont pas sans danger. "Les principaux risques de ces gels sont d'abord la préparation de l'ongle qui demande une abrasion de la tablette unguéale. Elle affine l'ongle, l'amincit. Le risque d'allergies aux résines acryliques existe, il dépend à la fois du produit utilisé et de la technicienne qui réalise la pose. Un troisième risque est le risque d'infection favorisé par la pose de longue durée."
Enfin, les ultraviolets utilisés pour le séchage présentent aussi des risques. "La plupart du temps, les gels utilisés sèchent sous l'action de la lumière ultraviolette. Et la pénétration des UV dans la tablette unguéale peut induire à la longue la formation de cancers, carcinomes ou mélanomes", précise le Dr Edith Duhard.
En l'absence d'études précises sur les vernis permanents et semi-permanents, les spécialistes recommandent d'éviter les excès. Si vous souhaitez utiliser ces vernis permanents sans trop de risque pour vos ongles, limitez-vous à quatre séances par an et ne les retirez pas vous-mêmes.