Le catch, sport ou spectacle ?
Pour certains le catch est un art, pour d'autres c'est une sorte de sport de combat dans lequel on trouve des gentils et des méchants. Dans cette pratique, il est question de costumes et de prises très spectaculaires. Aussi en vogue que médiatisée aux Etats-Unis, cette forme particulière de sport trouve également ses adeptes en France. Ceux-ci s'entraînent de manière très sérieuse car au catch... l'improvisation n'existe pas.
Ils s'appellent Aigle blanc, Dandy Dalterson ou encore El Cobra... Sur le ring, ils enchaînent les échanges de coups, les prises spectaculaires et des sauts. Spectacle orchestré ou vraie performance sportive, les catcheurs ne sont pas tout le temps dans la comédie. Et pour que le show soit parfait, un entraînement rigoureux s'impose.
Chaque semaine, une petite vingtaine de catcheurs se retrouvent au Club de Catch de Nanterre pour répéter les prises qui feront leur renommée. Si s'envoyer au tapis reste le grand classique, les prises sont avant tout techniques pour ne pas blesser l'adversaire.
Avant chaque séance, l'échauffement est rigoureux : exercices d'endurance pour travailler l'endurance (le "cardio") et le gainage pour renforcer les muscles dorsaux et abdominaux car, sans eux, impossible de bien absorber l'impact des chutes qui se répètent et s'enchaînent sans relâche.
Le Magazine de la santé a demandé au Dr Linh Vu Ngoc, médecin du sport, d'assister à un entraînement pour savoir ce qu'il pensait de cette pratique sportive. "Certaines chutes, surtout pour les débutants, peuvent être traumatiques", explique-t-il. "Il faut que le coach soit vigilant de façon à ce que ça ne se répète pas trop, et surtout à bien [apprendre aux pratiquants] à contrôler chaque mouvement et à maîtriser parfaitement leurs gestes techniques".
Maîtriser ses gestes, mais aussi anticiper ceux de son adversaire
Le catch est non seulement une histoire de concentration et de coordination, mais aussi de simulation. À chaque fois que le catcheur tombe, il frappe le ring de ses mains pour exagérer la violence de sa chute.
Et même si tous les coups ne sont pas permis, les aspirants catcheurs savent ce qu'ils risquent. "Les catcheurs ont mal comme tout sportif", souligne le Dr Ngoc. "Après un entraînement de foot, de judo ou de course à pied... on a mal, on est fatigué, on a mal partout, on a mal aux articulations, on a mal aux muscles… Dans le catch, c'est pareil. Le catch, ce n'est pas que du théâtre, les catcheurs sont de vrais athlètes".
Les catcheurs sont même de véritables acrobates, qui sautent, esquivent, frappent, se contorsionnent… et si les quelques clubs français sont ouverts à tous, un passé sportif peut être un atout. Si les accidents graves ne sont pas monnaie courante, le catch est loin d'être un sport de combat comme les autres, s'inscrire dans un club n'est d'ailleurs possible qu'à partir de 14 ans.
Au catch, rien ne s'improvise. N'essayez donc pas de reproduire les mouvements exécutés sur le ring...
Le catch est une discipline qui nécessite un vrai encadrement !