PMA : quand les bébés se font désirer
En France, d'après l'Agence de la biomédecine, un couple sur sept est amené à consulter un médecin parce qu'il éprouve des difficultés à procréer. Et, au final, un couple sur dix devra subir des traitements pour remédier à son infertilité. Insémination artificielle, fécondation in vitro, micro-injection de spermatozoïdes, vitrification d'ovocytes… aujourd'hui, les techniques d'aide médicale à la procréation sont nombreuses et permettent de résoudre de plus en plus de problèmes d'infertilité.
Fécondation naturelle ou assistée : explications
En 2010, plus de 22 000 enfants sont nés grâce à l'AMP, soit 2,7 % des naissances.
Sur un plan biologique, la fécondation dite "naturelle" est l'histoire d'une rencontre semée d'embûches : celle d'un spermatozoïde et d'un ovocyte. Côté utérus, au début de chaque cycle, les ovaires reçoivent des hormones en provenance du cerveau. Sous leur influence, plusieurs ovocytes se développent. Et au moment de l'ovulation, le plus gros ovocyte est libéré pour aller jusqu'à l'utérus. Les autres ovocytes du groupe dégénèrent.
Du côté des spermatozoïdes, il y a aussi de la casse. Au départ, ils sont des millions à envahir les voies génitales féminines. Mais à la fin, un seul spermatozoïde parviendra à féconder l'ovocyte. Et pour y parvenir, il devra braver tous les obstacles : un milieu acide, des sécrétions denses et visqueuses. Sans oublier qu'il doit posséder suffisamment d'énergie pour remonter les voies génitales. Et même s'il arrive à atteindre l'ovocyte, ce n'est pas gagné pour autant. L'élu doit traverser la membrane qui entoure l'ovocyte pour le féconder.
Il suffit que l'une de ces étapes échoue pour que la fécondation soit impossible. Côté masculin, plusieurs scénarios peuvent expliquer l'échec de la fécondation : des spermatozoïdes peu nombreux, ou qui ne survivent pas assez longtemps. Beaucoup peuvent présenter des anomalies au niveau du flagelle (c'est ce qui permet leur déplacement) ou au niveau de l'acrosome (c'est ce qui permet au spermatozoïde de féconder l'ovocyte). Côté féminin, l'ovaire peut présenter des ovocytes de mauvaises qualités, ou un blocage au moment de l'ovulation, autrement dit, l'ovocyte n'est pas expulsé vers l'utérus. Le passage au niveau des trompes peut lui aussi être obstrué.
Les techniques de procréation médicalement assistée peuvent contourner ces obstacles.
La fécondations in vitro consiste à mettre en contact, à l'extérieur du corps de la femme, des spermatozoïdes sélectionnés parmi les plus vigoureux et des ovocytes obtenus après stimulation hormonale. Les embryons obtenus sont ensuite transférés dans la cavité utérine (en règle générale, on transfère 1 ou 2 embryons, très rarement 3). S'il y a plus d'embryons de bonne qualité, il ets possible de les congeler.
PMA : les premières étapes
Quand les couples sont confrontés à l'infertilité, il existe le recours à la procréation médicale assistée, la PMA.
De la stimulation à la ponction d'ovocytes en passant par les échographies : les premières étapes d'un long parcours, riches en effets secondaires des médicaments, en émotions et en stress.
PMA : la technique de l'ICSI
ICSI signifie Intra Cytoplasmic Sperm Injection.
Autrement dit, il s'agit de micro-injections de spermatozoïdes dans le cytoplasme de l'ovocyte. La technique de l'ICSI a révolutionné le domaine de l'infertilité masculine.
Grâce à ce type de fécondation in vitro, on aide le spermatozoïde à pénétrer dans l'ovocyte, avant d'implanter l'embryon ainsi obtenu dans l'utérus. Créée en Belgique en 1992, l'ICSI est une technique de procréation médicalement assistée aujourd'hui très utilisée en France.
PMA : l'espoir de la vitrification embryonnaire
Depuis la révision de la loi de bioéthique en 2011, la vitrification d'ovocytes est autorisée en France. Elle est porteuse de beaucoup d'espoirs et devrait également permettre de faciliter le don d'ovocytes.
La vitrification des ovocytes permet de conserver des ovocytes frais non fécondés et donne la possibilité de préserver la fertilité des patientes, par exemple avant de subir des traitements qui pourraient l'altérer (cancers...). C'est une technique de congélation qui repose sur une baisse ultra-rapide de la température sans formation de cristaux de glace et qui concerne aussi bien des embryons que des cellules reproductrices féminines
Déjà pratiquée en dehors de nos frontières, cette technique a été autorisée en France pour assurer la préservation de la fertilité féminine en cas de traitement à risque stérilisant.
PMA : la maturation in vitro
Cette technique utilise des ovocytes immatures, à l'inverse de la FIV qui fait appel à des ovocytes matures, 34 à 36 heures après le déclenchement de l'ovulation. La maturation in vitro est surtout utilisée en cas de syndrome des ovaires polykystiques. Lorsque plusieurs ovocytes immatures sont repérés puis ponctionnés, ils sont ensuite transférés dans un milieu favorable à leur développement, qui leur fournit les mêmes composants que le milieu naturel (protéines et facteurs de croissance, auxquels sont ajoutées des hormones naturelles). Plus d'un ovocyte sur deux finit son développement et sera mis en contact avec un spermatozoïde. L'embryon obtenu sera alors transféré dans la cavité de l'utérus.
La MIV, pour "maturation in vitro", présente plusieurs avantages : elle est bien vécue par la patient, il n'y a pas de saignement ni de douleur abdominale.
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