Epilepsie : stimuler le nerf vague pour limiter les crises
Dans certains cas d'épilepsie, lorsque les traitements médicamenteux ne fonctionnent pas, un stimulateur du nerf vague peut être implanté. Il s'agit d'un générateur envoyant des impulsions électriques régulières au cerveau via le nerf vague, situé dans le cou. Ces décharges électriques permettent de réduire considérablement la fréquence et l'intensité des crises d'épilepsie.
La stimulation s'adresse aux patients pour qui les médicaments ne sont pas assez efficaces ou mal tolérés, lorsque l'intervention de résection n'est pas possible, qu'elle présente un risque élevé ou a déjà été réalisée sans succès.
Pour tenter de limiter la violence des crises d'épilepsie, le chirurgien peut implanter un stimulateur du nerf vague. "Le stimulateur va envoyer des impulsions électriques qui seront captées par le nerf, transmises vers le cerveau. Et cela va en quelque sorte permettre de "calmer" le cerveau réduisant le nombre de crises et leur intensité", explique le Dr Baris Turak, neurochirurgien. Deux incisions sont réalisées. La première au niveau de l'aisselle sert à accueillir la pile du stimulateur. La seconde effectuée dans le muscle peaucier du cou permet d'accéder au nerf vague.
C'est à l'aide d'un microscope opératoire que l'intervention se poursuit. Le chirurgien découpe les membranes qui entourent les muscles et les veines afin de dégager l'accès au nerf. Le nerf est ensuite isolé pour faciliter la pose des électrodes. Le chirurgien doit faire très attention à ne pas sectionner les fibres nerveuses. Certaines d'entre elles sont reliées aux cordes vocales.
Le chirurgien fait ensuite passer une gaine en plastique sous la peau. Elle relie les deux incisions et permet de faire passer le câble qui raccorde les électrodes à la pile. Avant de relier le câble à la pile, le chirurgien prend soin de faire une boucle. Il branche ensuite la pile puis l'insère au niveau de l'aisselle.
Dans ce type d'intervention, les complications sont rares. Le patient doit tout de même subir une nouvelle opération pour changer la pile du stimulateur. En moyenne, sa durée de vie est de quatre à dix ans en fonction du paramétrage de l'appareil.
Les contre-indications consistent en l'existence de troubles de la déglutition, d'un syndrome d'apnée du sommeil, de la réalisation d'une vagotomie (sectionnement du nerf vague). La plus grande prudence est de mise en cas de troubles cardiaques, respiratoires ou d'ulcères gastriques.
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Quels effets secondaires ?
Enrouement, sensation anormale dans la gorge, toux, dyspnée sont les effets les plus fréquents ; les troubles de la respiration et de la déglutition, les maux de gorge et de tête le sont moins. Les effets tendent à diminuer avec le temps, chez la majorité des patients. Il existe également un risque d'infection.