Alzheimer : la moitié des malades n'est pas diagnostiquée
La maladie d'Alzheimer touche un million de Français. Une prévalence qui devrait doubler d'ici 2020. Pourtant, encore un malade sur deux n'est pas pris en charge, faute de diagnostic.
500.000 personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer sont privées de suivi médical et de prise en charge adaptée, pour une seule raison : elles ne sont tout simplement pas diagnostiquées. Des personnes âgées qui restent chez elles, sans aucun soutien moral ni physique. La maladie d'Alzheimer et les troubles apparentés concernent au total un million de Français, et 20% des plus de 75 ans, selon les estimations de l'organisme privé Cap Retraite publiées le 5 mai. Un chiffre qui devrait être multiplié par deux d'ici cinq ans, pour atteindre les deux millions.
Les départements urbains (Paris, Nord, Bouches-du-Rhône) restent ceux où les malades d'Alzheimer sont les mieux diagnostiqués et accompagnés. A l'inverse, les territoires ruraux et excentrés (Creuse, Gers, …) ne prennent en charge que 30% des malades après diagnostic... Un grand écart qui s'explique notamment par le manque de médecins généralistes, premiers interlocuteurs des personnes âgées, dans certaines régions.
(Source : Cap Retraite, DR)
Un diagnostic difficile à poser
"Une prise en charge précoce permettra au sujet de rester plus longtemps à son domicile, lieu par excellence à favoriser, car porteur de l'histoire et de la mémoire" souligne le gériatre Hughes Bensaid, cité dans l'étude. Mais selon ces estimations, les malades, même diagnostiqués, pâtissent du manque de structures adéquates. Cap Retraite estime par exemple qu'il faudrait créer vingt fois plus de places qui permettent aux maladies d'être accompagnés à domicile (Esad). Et dix fois plus en accueil de jour.
Le taux considérable de personnes dépourvues de diagnostic tient aussi au fait que la maladie d'Alzheimer reste compliquée à repérer. D'autant plus au stade précoce, lorsque les troubles cognitifs ne sont pas encore évidents… Des tests biologiques existent néanmoins pour faciliter le travail des médecins : ponction lombaire, observation du débit sanguin dans le cerveau, ainsi que des techniques plus rares et réservées à la recherche comme la scintigraphie ou le PET scan. Des méthodes prometteuses d'analyses de protéines sanguines précoces sont également à l'essai.