Traumatisme crânien : après l'urgence, la rééducation
Accidents, chutes, chaque année, en France, les traumatismes crâniens représentent 80% des accidents de l'enfant. Le problème pour les services d'urgence est de repérer les rares traumatismes à risques de complications intracrâniennes. Comment sont-ils traités ?
Qu'est-ce qu'un traumatisme crânien ?
Accidents de la route, chutes ou encore agressions, les traumatismes crâniens touchent chaque année près de 120.000 personnes en France. Huit fois sur dix le traumatisme est considéré comme léger car il ne provoque pas de lésion au niveau du cerveau. Dans certains cas, il est beaucoup plus grave.
Lors d'un accident de la route, la tête est projetée vers l'avant avant de revenir en arrière. Ce qui entraîne des lésions externes (comme une fracture du crâne) mais aussi internes comme une hémorragie ou un œdème cérébral. Le risque majeur est alors l'hypoxie cérébrale, c'est-à-dire une mort des cellules du cerveau par compression et par manque d'oxygène. Il faut intervenir le plus rapidement possible. Mais ce n'est pas la seule source de lésion.
Chaque fois que la tête se balance d'avant en arrière, elle subit une accélération, puis une décélération violente. Ces mouvements brutaux entraînent des lésions dans le système de câblage du cerveau, ce que l'on appelle les axones des neurones. Des câbles nerveux étirés ou cisaillés par le choc, ce qui peut entraîner des lésions plus ou moins sévères. Le système de câblage est par endroit totalement désorganisé, le fonctionnement des neurones est alors interrompu. Cela peut se traduire par une perte de connaissance brève ou un coma prolongé.
Un traumatisme crânien entraîne alors d'importantes séquelles physiques mais aussi neuro-psychologiques. Les traumatisés crâniens souffrent souvent de problèmes de mémoire, de troubles de l'humeur ou même de changement de personnalité. Tous ces symptômes ont bien évidemment un impact considérable sur la vie familiale et professionnelle de la victime.
Le traumatisme crânien : une véritable urgence
Qu'il s'agisse d'enfants, d'ados ou d'adultes, un traumatisme crânien est toujours une urgence médicale et nécessite une prise en charge bien spécifique.
Quelle rééducation après un traumatisme crânien ?
Dans le cadre d'un traumatisme crânien, la rééducation est déterminante pour récupérer. C'est souvent une prise en charge très complète.
La rééducation est nécessaire aux patients pour récupérer les fonctions motrices. Mais des troubles cognitifs peuvent persister, tout comme des problèmes de concentration, une attention diminuée, ou encore des troubles du comportement.
Ces troubles apparaissent car le traumatisme a provoqué à l'intérieur du tissu nerveux des lésions invisibles au scanner qui se produisent au niveau des axones. On les appelle les lésions axonales diffuses. Ces conduits sont étirés et parfois même rompus suite aux traumatismes. Ces troubles sont très longs à rééduquer.
ESAT : des centres pour faciliter la réinsertion professionnelle
Après un traumatisme crânien, il est souvent très difficile de se réinsérer professionnellement. C'est pour faire face à cette réalité que les établissements spécialisés d'aide par le travail, ESAT, ont été créés. Ces établissements d'aide par le travail ont pour vocation de former les travailleurs handicapés mais surtout de leur donner un travail.
Une étude sur l'évolution des traumatismes crâniens légers
Maux de tête, fatigue, anxiété, changement d'humeur... même les traumatismes crâniens légers peuvent entraîner des séquelles qui n'apparaissent que bien après l'accident.
Une étude est actuellement menée pour mettre en évidence la nécessité d'une prise en charge des cas, même les plus légers.
Des habitats partagés pour traumatisés crâniens
En Alsace, il existe des colocations spécialement réservées aux personnes atteintes de lésions cérébrales. Bien qu'elles soient assistées 24 heures sur 24 par une aide à domicile, elles doivent s'impliquer dans les tâches ménagères et la vie de la maison.
Seuls cinq logements existent pour le moment dans la région. Mais l'habitat partagé vise à se développer. Une sixième colocation devrait voir le jour d'ici fin 2016.
Pour obtenir plus d'informations sur ces habitats partagés, vous pouvez consulter le site Internet de l'Association des familles de traumatisés crâniens d'Alsace.