Acné : traiter les boutons, mais aussi leurs séquelles
L'acné fait partie des nombreux désagréments qui surviennent à l'adolescence. Mais elle peut aussi apparaître à l'âge adulte. Qu'est-ce que l'acné ? Peut-on y mettre fin ? Quels sont les traitements possibles ? Que penser de l'isotrétinoïne ? Comment remédier aux cicatrices que l'acné laisse parfois ? On fait le point.
L'acné est le problème numéro 1 des adolescents. 80% d'entre eux en ont à des degrés divers. Les adultes ne sont pas pour autant épargnés, près d'un sur deux peut en avoir épisodiquement.
Qu'est-ce qui provoque l'acné ?
La peau est formée de trois couches : l'épiderme, le derme et l'hypoderme. Ces couches sont traversées par de minuscules poches qui contiennent un poil ou un cheveu. Les glandes sébacées produisent le sébum, une matière grasse qui sert à lubrifier le poil et à protéger la peau du dessèchement.
Il peut arriver que le sébum soit produit en trop grande quantité, surtout à l'adolescence, quand la production hormonale est la plus forte. C'est l'hyperséborrhée qui donne un aspect luisant. Le sébum en trop grande quantité a du mal à s'évacuer, un bouchon peut se former. Cela conduit à une inflammation et à l'apparition d'un bouton, d'abord blanc, puis noir quand le sébum s'est oxydé. Dans la majeure partie des cas, c'est le visage qui est concerné à 83% mais l'acné peut toucher le dos, le cou ou le thorax.
Les comédons ouverts sont les fameux points soirs, des pores obstrués par de la mélanine qui ont un aspect noir. Les comédons fermés correspondent à de minuscules kystes sous la peau.
L'acné inflammatoire prend elle la forme de petites papules (sans pus) à celui plus sévère, de pustules (avec pus) et de nodules. L'adolescence est clairement la période critique pendant laquelle l'acné peut gravement perturber la vie sociale.
La progestérone serait d'ailleurs l'un des responsables des poussées d'acné. Mais l'acné est une maladie inflammatoire, provoquée par une bactérie Propionibacterium acnes, ce qui explique que désormais les traitements locaux , en gel, associent un principe actif (comme le peroxyde de benzoyle ou l'acide rétinoïque) et un antibiotique local. Lorsqu'ils sont indiqués, les antibiotiques en comprimés, comme les cyclines doivent être prescrits sur une durée de 6 à 12 semaines et ils ne doivent pas être associés à des antibiotiques locaux.
Isotrétinoïne : un traitement efficace mais critiqué
Quand les traitements locaux et certains antibiotiques ne parviennent pas à éradiquer l'acné et quand elle est étendue et très sévère, les patients se voient parfois prescrire de l'isotrétinoïne. Un traitement lourd, qui nécessite un suivi très encadré en raison de nombreux effets secondaires et de risques.
L'isotrétinoïne est une molécule très efficace mais elle a des effets secondaires potentiels non négligeables. Elle est prescrite par les dermatologues, nécessite certaines précautions et une surveillance particulière chez les femmes.
L'isotrétinoïne est un dérivé de la vitamine A acide. L'isotrétinoïne se prend sous forme de comprimés, la molécule est métabolisée lors de la digestion. Puis elle transite dans la circulation sanguine jusqu'à atteindre les glandes sébacées situées sous la peau. La molécule s'encre alors sur les récepteurs de ces glandes et les atrophie pour réduire leur sécrétion de sébum. Résultat : la peau s'assèche et l'acné diminue.
L'isotrétinoïne est généralement efficace mais ne se prend pas à la légère. En raison des risques de malformations sur les fœtus, les femmes doivent obligatoirement prendre une contraception et faire un test de grossesse chaque mois. Il peut s'agir d'un DIU, d'un implant progrestatif, d'une contraception orale à laquelle on associera un préservatif et une contraception d'urgence en cas d'oubli. Un autre effet secondaire possible du traitement est la sécheresse cutanée.
En moyenne, les effets du traitement sur la peau sont observables au bout de trois semaines.
En 2015, les critères de prescription de l'acide rétinoïque se sont précisés : il est indiqué en cas d'acnée polymorphe (différents types de lésion associés : comédons, kystes, pustules, papules) après échec d'un traitement par antibiotique de 2 à 3 mois ; acnée de type rétentionnaire microkystique dès l'apparition de cicatrices ou dès le retentissement psychologique. La notion de dose cumulée totale est prise en compte et doit être située entre 75 à 150 mg par kilo. Les dermatologues sont invités à être particulièrement vigilants au risque de dépression.
Comment soigner les cicatrices de l'acné ?
Pour traiter les cicatrices roses laissées par l'acné, certains dermatologues proposent la technique du laser. Une à deux séances sont généralement suffisantes.
Pour les cicatrices pigmentées, il est possible d'accélérer leur dépigmentation, autrement dit leur éclaircissement, grâce à des crèmes dépigmentantes.
Les cicatrices définitives sont généralement améliorées par le laser abrasif. Le microneedling, sorte de stylo composée de petites aiguilles, est réservée aux cicatrices peu marquées.
Ces techniques ne sont pas prises en charge par la Sécurité Sociale car elles relèvent de l'esthétique. A une exception près, le relissage (cotée "dermabrasion laser" pour Sécurité Sociale) peut bénéficier d'une entente préalable, avec une prise en charge de 143,56€.
A lire pour en savoir plus : Acné, comment traiter les cicatrices ?
Les conséquences psychologiques et sociales de l'acné
Le retentissement psychosocial pour tous ceux qui souffrent d'acné est particulièrement négatif. Et l'adolescence est clairement une période critique.
Une étude a été menée sur les 12-25 ans par le groupe Expert Acné et le Fil Santé Jeunes. Elle montre que 64% des acnéiques modérés sont tristes et que 59% des acnéiques sévères se sentent agressifs. Pour plus de la moitié d'entre eux, l'acné affecte les relations intimes et les contacts avec les amis.
Quels traitements contre les récidives de l'acné ?
L'acné est une infection difficile à soigner. Les traitements sont contraignants, l'amélioration est lente et les récidives possibles. Il existe plusieurs traitements, qui sont bien sûr adaptés au type de peau et à l'importance de l'infection.
Pour traiter l'acné, certains patients se voient proposer un nettoyage de peau par leur dermatologue. Contrairement aux soins proposés en institut de beauté, il s'agit dans ce cas d'un acte médical qui consiste à nettoyer la peau en profondeur. Si ce nettoyage de peau peut être réalisé à l'hôpital dans des cas extrêmement rares, cet acte est le plus souvent réalisé dans les cabinets de ville.
Crèmes, lotions et gels peuvent aussi être appliqués localement sur les boutons. Ils contiennent soit de la vitamine A acide, soit du peroxyde de benzole, qui diminuent la sécrétion de sébum et jouent un rôle anti-inflammatoire localement.
Des antibiotiques peuvent aussi être prescrits par les dermatologues. Ils sont à prendre par voie orale sur une durée maximale de six semaines.
Un traitement hormonal, par œstrogène et progestérone, peut permettre de contrebalancer l'action de la testostérone qui favorise l'acné.
Plus agressif, l'isotrétinoïne (mieux connue sous le nom de Roaccutane®) agit essentiellement sur les comédons. Ce type de traitement est particulièrement efficace mais aussi très toxique. Il est réservé aux formes graves d'acné.
En cas de résistance aux différents traitements ou en cas de récidives, il est conseillé de faire un bilan hormonal.
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