L'Office européen des brevets récompense l'innovation médicale
A l'occasion du Prix de l'inventeur européen, organisé chaque année à Lisbonne, plusieurs inventions à visée sanitaire ou médicale ont été distinguées par le jury et le public. C'est le cas d'un kit de diagnostic du VIH destiné aux pays en voie de développement, et d'un traitement des symptômes de la maladie de Parkinson.
Décerné par l'Office européen des brevets (OEB), le prix récompense depuis 2006 des innovations technologiques. Un jury d'experts et, depuis trois ans, des internautes, attribue six prix à quinze finalistes choisis parmi 400 candidats. Les inventions récompensées "donnent un nouvel espoir aux malades, renforcent l’efficacité des diagnostics médicaux, protègent l’environnement et sauvent des milliers de vies sur les routes", a commenté le président de l'OEB, Benoît Battistelli. Les récompenses sont attribuées à des inventeurs ayant déjà exploité leurs brevets, l'objectif du prix étant de mettre en lumière "l'impact qu'ont les brevets sur le plan économique et social".
La Franco-Britannique Helen Lee, directrice de recherche à l'université de Cambridge, s'est vu décerner le "Prix du public", attribué par 60.000 internautes, pour un appareil de diagnostic du VIH destiné aux pays en voie de développement. "De la taille d'une machine à café, il ne requiert pas de transport réfrigéré, et [on peut] former quelqu'un à son utilisation en 10 minutes", a expliqué à l'AFP Helen Lee.
Avec quelques gouttes de sang, la machine, opérationnelle depuis 2012, donne des résultats "instantanés, et fiables". Elle a déjà été utilisée au Malawi et en Ouganda avec l'aide de l'ONG Médecins sans frontières.
Stimulation électrique contre la maladie de Parkinson
Le neurochirurgien français Alim-Louis Benabid a ainsi été récompensé dans la catégorie "Recherche" pour son traitement des symptômes de la maladie de Parkinson par stimulation électrique (stimulation cérébrale profonde à haute fréquence, ou SCP). Recourant à des électrodes implantées dans le cerveau, ce procédé technique mis au point en 1987 est devenu une norme clinique et a déjà été appliqué à 150.000 personnes dans le monde.
Les Allemands Bernhard Gleich et Jürgen Weizenecker ont quant à eux remporté le prix dans la catégorie "Industrie" pour un procédé d’imagerie médicale à particules magnétiques permettant d'obtenir une image haute résolution et en temps réel des tissus.
Au titre des "pays non européens", l'Américain Robert Langer a été récompensé pour une thérapie contre les cellules cancéreuses à l'aide de médicaments encapsulés dans des plastiques biodégradables intervenant directement sur la tumeur.
Le Germano-Néerlandais Anton van Zanten est vainqueur dans la catégorie "Oeuvre d'une vie" pour ses inventions en matière de sécurité automobile, comme le système de contrôle électronique de trajectoire.
Lauréats dans la catégorie "PME", le scientifique danois Tue Johannessen et son équipe ont mis au point un procédé permettant de neutraliser jusqu'à 99% des émissions d'oxyde d'azote, polluant émis notamment par les moteurs diesel, en utilisant de l'ammoniac solide. Cette technologie équipe depuis septembre la moitié de la flotte de bus de Copenhague et M. Johannessen vise désormais les villes de Londres, de Séoul et les métropoles chinoises de Pékin et de Shanghaï. A terme, le système pourrait être installé dans des véhicules particuliers.