Inondations : attention aux boues contaminées !
Avec la décrue, des agents pathogènes pourraient bien se nicher dans les maisons inondées.
C’est l’une des conséquences inattendues des crues de la Seine : des victimes d’inondations se plaignent de nausées et de diarrhées. Ces dernières pourraient bien être dûes aux bactéries et aux champignons qui se sont déposés dans les habitations après la décrue. Céline Blavette a voulu nettoyer elle-même sa maison sinistrée. «L’eau s’est infiltrée partout, on voit encore les marques d’ailleurs sur les murs. Et dès qu’on a commencé à nettoyer à l’intérieur, on s’est rendu compte qu’on avait des symptômes grippaux qui s’approchaient de la gastro, donc on a vite arrêté, et on a fait appel à une entreprise qui est spécialisée pour le nettoyage et la désinfection de la boue et de tout ce qui est post-inondation. »
Un nettoyage sous haute protection. Tenue étanche, masque respiratoire… les professionnels de la décontamination se prémunissent des produits qu’ils dispersent, comme de la boue charriée par la Seine. « Dans cette boue, on retrouve des éléments pathogènes, notamment des champignons, des funghus, généralement l’aspergillus qui provoque des maladies liées aux bronches ou aux poumons, qu’on appelle l’aspergilliose. Des bactéries type escherischia coli aussi. Avec la décantation des boues, ils peuvent provoquer des diarrhées, des nausées», précise Baptiste Girardet, président de la société « Sang-Froid ».
Une fois le sol aspiré, les techniciens s’attaquent aux moisissures à l’aide d’un anti fongique professionnel. Pour se débarrasser des champignons, avec cette humidité, un désinfectant classique ne suffirait pas. Pour venir à bout des différents pathogènes, trois jours seront nécessaires. Coût de l’opération pour le propriétaire : 3400 euros. Une décontamination prise en charge au moins en partie par les assurances, et en totalité, si la commune est reconnue en état de catastrophe naturelle.