Invasion de campagnols dans l'Aubrac : quel risque pour la santé ?
Sur les hauts plateaux de l'Aubrac dans le Massif central, les rats taupiers envahissent les pâturages au grand désespoir des éleveurs qui mènent quantité d'actions pour les éliminer. En pleine période de pullulation, dans les champs, on trouve 1000 campagnols par hectare. Si cet animal représente un réel problème agricole, est-il aussi à risque pour la santé humaine ?
Certains éleveurs brandissent l'argument du risque sanitaire. En effet, même s'il est réduit, il y a bien une maladie dont le lien est établi avec le campagnol : l'échinococcose alvéolaire. "C'est une maladie rare mais elle peut être mortelle en l'absense de soins" , indique Patrick Giraudoux chercheur au CNRS.
D'après l'Organisation Mondiale de la Santé, l'échinococcose humaine est une maladie parasitaire provoquée par des ténias et l'échinococcose alvéolaire est l'une des deux formes de la maladie. L'infestation de l'homme se fait par l'ingestion d'œufs de parasites présents dans les aliments, l'eau ou la terre, ou par le contact direct avec les animaux.
La prévention et la lutte contre l'échinococcose alvéolaire sont très complexes en raison du nombre d'animaux sauvages qui interviennent dans la chaîne alimentaire. Administrer un vermifuge régulièrement aux carnivores domestiques qui entrent en contact avec des rongeurs sauvages devrait aider à réduire le risque d'infection chez l'homme.
Le traitement de l'échinococcose est souvent coûteux et complexe. Il peut nécessiter une intervention chirurgicale lourde et/ou une chimiothérapie prolongée.
L'OMS estime que plus d'un million de personnes sont touchées par l'échinococcose à tout moment.