L'Amuf dénonce la fermeture ponctuelle du Smur durant l'été
L'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) a signalé la fermeture de Services mobiles d'urgence et réanimation (Smur) pendant l'été en raison notamment "de la pénurie de médecins urgentistes".
L'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) a dénoncé lundi 21 août dans un communiqué l'arrêt d'activité des Services mobiles d'urgence et réanimation à cause du manque de médecins urgentistes.
"On a une dégradation de notre système de santé qui se traduit par le fait que, dans un certain nombre de régions, il n'y a plus de médecins", a déploré le porte-parole du syndicat des médecins urgentistes, Christophe Prudhomme, joint par l'AFP.
"Il y a un véritable décrochage cet été dans les services d'urgences", a-t-il poursuivi, pointant la fermeture temporaire de deux Smur dans l'Aude, ainsi que de "services en tension" en Ile-de-France, à "Meaux, Pontoise ou au Kremlin-Bicêtre", mais aussi la fermeture ponctuelle d'un service à Eu (Seine-Maritime) et d'un autre le soir à Saint-Vallier (Drôme).
Dans l'Aude, le Smur de Castelnaudary, qui fonctionne seulement la journée, a fermé quatre jours en juillet et 9 jours en août. Celui de Quillan, qui fonctionne 24 heures sur 24, a fermé deux jours en juillet et deux jours et demi en août, a confirmé l'ARS Occitanie. Tout deux dépendent du Centre hospitalier de Carcassonne.
Des urgences vitales
Dans ce département, selon M. Prudhomme, le 10 août un patient de 43 ans est décédé d'un infarctus, alors que "l'arrivée de l'équipe de réanimation a été très tardive du fait de la fermeture ce jour-là, par manque de médecins, du Smur le plus proche qui était celui de Quillan", a-t-il affirmé. "Un médecin correspondant est intervenu pour apporter son aide à l'équipe de secours" et "assurer la prise en charge de la détresse vitale" du patient qui est finalement décédé, a indiqué de son côté Jean-Jacques Morfoisse, directeur général adjoint de l'ARS, à l'AFP.
"Les deux Smur fonctionnent aujourd'hui normalement", a poursuivi M. Morfoisse. Pour pallier ces fermetures, un dispositif "complémentaire" était en place : des infirmiers sapeurs pompiers sont mobilisables, ainsi que des médecins correspondants du Samu, c'est-à-dire des médecins généralistes spécifiquement formés, a-t-il rappelé. Parallèlement, un "travail de fond", qui "va prendre encore plusieurs mois", est mené par l'Agence Régionale de Santé pour "pourvoir les postes vacants" de médecins urgentistes, qui se chiffrent à une dizaine au centre hospitalier de Carcassonne, selon M. Morfoisse.
L'Amuf a demandé à rencontrer la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, "dans les meilleurs délais pour lui exposer ses propositions tant en réorganisation qu'en moyens techniques et de personnels".