Notre-Dame : du plomb détecté dans le sang d'un enfant
L'Agence régionale de santé invite les familles avec des jeunes enfants et les femmes enceintes vivant sur l'Île de la Cité à faire doser le plomb dans leur sang.
Après l'incendie de Notre-Dame, des risques de saturnisme ? On apprend ce 4 juin qu’un enfant habitant sur l’Île de la Cité présente un taux de plomb dans le sang supérieur au seuil réglementaire de 50 microgrammes par litre. La mairie de Paris a donc a déclenché une "enquête environnementale" pour identifier, dans les lieux de vie de cet enfant, "la ou les causes de cette imprégnation et vérifier qu'elle n'est pas liée à d'autres facteurs" que l’incendie de la cathédrale.
Les familles avec des enfants de moins de 7 ans et les femmes enceintes vivant sur l'Ile de la Cité sont pour leur part invitées à faire doser le plomb présent dans leur sang. Une consultation de dépistage est par ailleurs mise en place sur rendez-vous au Centre de diagnostic de l'Hôtel Dieu dès le 4 juin. L’ARS rassure toutefois : le taux de plombémie de l’enfant "n'implique pas de prise en charge thérapeutique particulière".
"Tous les riverains sont concernés"
Fin avril, l’ONG environnementale Robins des Bois alertait sur les risques de saturnisme pour les riverains de la cathédrale de Notre-Dame. "Tous sont concernés, en priorité ceux qui ont ouvert leur fenêtre au moment de l’incendie et ceux qui étaient sur leur balcon", affirme Jacky Bonnemains, porte-parole de Robins des Bois. Mais, à l’époque, l'Agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France et la mairie de Paris assuraient que les risques d’intoxication étaient faibles.
Après l'incendie de Notre-Dame de Paris, des poussières de plomb se sont dispersées, d’où une pollution aux abords de la cathédrale. Les prélèvements effectués à partir du 17 avril par le Laboratoire central de la préfecture de police ont cependant montré qu'il n'existait pas de risque associé à la qualité de l'air. Le laboratoire a tout de même indiqué que des valeurs hétérogènes, pour certaines élevées, étaient constatées dans les sols à proximité et dans plusieurs locaux administratifs. Les sols en question ont depuis été interdits d'accès au public. Leur dépollution commencera dans les prochains jours.
Nettoyer les murs et les plafonds
Dans un communiqué commun, l’ARS et la préfecture de police conseillent aux riverains de nettoyer leurs meubles avec des lingettes. Jacky Bonnemains apporte quelques précisions : au-delà des meubles, il faut également nettoyer "de manière méthodique et minutieuse" les murs et les plafonds. Après utilisation, il faut plier les lignettes en deux, face polluée contre face polluée, puis les mettre dans un petit sac poubelle, qu’on placera ensuite dans un plus grand sac, à jeter dans le bac non recyclable. L'ARS procède, de son côté, à des prélèvements dans les appartements pour s'assurer de l'efficacité du nettoyage.