Cancer du col de l’utérus : le test HPV recommandé pour les femmes de plus de 30 ans
La HAS recommande de pratiquer le test HPV en première intention dans le dépistage du cancer du col de l’utérus avant le frottis pour les femmes de 30 à 65 ans. Ce test plus accessible peut être réalisé par auto-prélèvement vaginal.
Mieux dépister le cancer du col de l’utérus grâce au test HPV. C’est la recommandation que publie le 11 juillet 2019 la Haute Autorité de Santé (HAS), actualisant ainsi ses précédentes recommandations qui dataient de 2010. Concrètement, l’instance sanitaire préconise d’inclure le test HPV dans le dépistage du cancer du col de l’utérus et même de l’utiliser en première intention, avant le frottis, chez les femmes de plus de 30 ans.
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Traquer l’ADN du papillomavirus
En pratique, qu’est-ce que cela signifie ? Le test viral HPV (pour papillomavirus humain) permet de déceler la présence des papillomavirus oncogènes, les virus sexuellement transmissibles impliqués dans le développement du cancer du col utérin. A l’inverse, le frottis cervico-utérin a pour but de repérer d’éventuelles cellules anormales au niveau du col de l'utérus (précancéreuses ou cancéreuses). "À la différence de l’examen cytologique (le frottis, ndlr), qui s’intéresse à la morphologie des cellules, le test HPV cherche la présence d’ADN du virus HPV à haut risque chez les femmes" précise la HAS.
C’est pourquoi le test HPV était, jusqu’ici, prescrit en seconde intention en France, chez les femmes qui présentaient un frottis au résultat incertain. Il permettait notamment d’éliminer les "faux-positifs" du frottis : s’il n’y a pas de présence de HPV, il ne peut pas y avoir de cancer, ni de lésion précancéreuse.
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Auto-prélèvement vaginal
Avantage certain de ce test HPV : il est simple à réaliser et plus accessible que le frottis. En effet, il est réalisé à partir d’un prélèvement cervico-utérin ou d’un auto-prélèvement vaginal. Ainsi, "les femmes pourraient avoir accès à des kits pour réaliser elles-mêmes le prélèvement" note la HAS qui recommande donc cet auto-test "pour les femmes de plus de 30 ans qui ne se font pas dépister régulièrement ou qui sont éloignées du système de soins".
Trop d’infections transitoires avant 30 ans
Mais pourquoi cibler l’usage de ce test aux femmes de plus de 30 ans ? "Chez les femmes de plus de 30 ans, il s’avère nettement plus efficace pour réduire l’incidence du cancer du col de l’utérus" observe d’abord la HAS. Ensuite, "en cas de test négatif, le recours au test HPV permet d’allonger l’intervalle entre deux dépistages – passant de tous les trois ans à tous les cinq ans après 30 ans" poursuit-elle.
Mais avant 30 ans, "les infections à HPV transitoires sont très fréquentes". La détection de ces infections le plus souvent bénignes "exposerait de fait à des traitements inappropriés, augmentant ainsi les risques de complications lors de grossesses ultérieures" poursuit la HAS.
"Prise en charge intégrale"
Prochaines étapes recommandées par la HAS : informer les professionnels de santé et les femmes concernées par ce nouveau type de dépistage et mettre en place un "système d’assurance-qualité" qui s’appuierait sur "une accréditation des laboratoires de biologie médicale".
Enfin, côté remboursement aussi, des conditions s’imposent pour que cette nouvelle recommandation soit efficace. La HAS suggère ainsi "une évolution de la codification de l’acte de dépistage et une prise en charge intégrale par l’assurance maladie, sans avance de frais, pour la réalisation du test HPV tous les cinq ans chez les femmes de 30 à 65 ans."