Les Anglais débarquent à Calais
Pour se faire opérer, certains Britanniques se tournent vers l’hôpital de Calais où le délai d’attente ne dépasse pas un mois contre parfois un an dans leur propre pays.
Des patients britanniques peuvent désormais bénéficier de soins dans les hôpitaux français grâce à un partenariat avec le système de santé du Royaume-Uni, le NHS (National Health Service). A l'hôpital de Calais, ils viennent pour des prothèses de genoux, de hanche ou encore pour des opérations de la vésicule biliaire. Mais avant de réaliser ce voyage médical, ils doivent prendre rendez-vous avec leur généraliste car c’est lui qui est habilité à lancer la procédure. C’est le cas de Carole King, patiente anglaise, qui est là pour se faire poser une prothèse de hanche. « J’ai choisi de venir à Calais parce que j’ai attendu trop longtemps en Angleterre, ça fait un an maintenant que j’attends cette opération. J’ai été voir mon médecin, il m’a orienté à l’hopital de Calais. Donc en Angleterre c’était un an d’attente, alors qu’en France c’est un mois ! », explique-t-elle.
L’hôpital de Calais a dû s’adapter
Seul le transport est entièrement à la charge des patients. De son côté, l’hôpital de Calais a appris à s'adapter à ces nouveaux patients. Il a formé 70 personnes pour accueillir les personnes dans leur langue maternelle en anglais. Et les médecins, eux aussi, s’y sont mis. « Je peux pas dire que je parle parfaitement bien anglais mais on arrive à se faire comprendre, les termes médicaux on les maitrise quand même bien. D’autant plus que les patients savent déjà ce qu’ils veulent, ils ont déjà été vus par un chirurgien là-bas qui leur a déjà expliqué les dangers. Cela nous facilite un peu la tâche », confie le Dr Alain Cheuffa.
Objectif : accueillir 400 patients par an
Depuis le début de l’année, l'hôpital de Calais a reçu plus d'une centaine de demandes d'hospitalisation. 60 patients anglais ont été pris en charge depuis le mois de janvier. L’objectif de l’hôpital est d’en accueillir 400 par an, surtout en orthopédie et chirurgie digestive. « Ce ne sont pas 60 patients calaisiens ou 60 Français en moins. C’est 60 patients parce qu’on avait des lits, des salles opératoires pas utilisées, c’est intéressant pour l’hôpital de calais parce que ca ramène une activité supplémentaire ce qui nous permet de pérenniser les activités pour la population calaisienne », justifie Pauline Richoux, la directrice adjointe de l’hôpital.
En 2016, un seul ressortissant anglais avait été soigné à l'hôpital de Calais. Ils étaient dix en 2017. Cette année, faute de place, près de 55 000 opérations ont été annulées en Grande-Bretagne.