Directives anticipées : choisir sa fin de vie
L'affaire Vincent Lambert, en état végétatif chronique depuis cinq ans, a mis en lumière l'importance des directives anticipées. Ce dispositif de la loi Leonetti de 2005 sur la fin de vie permet à toute personne de rédiger ses volontés en matière de traitement, dans le cas où elle ne serait plus en état de le faire. Reste ensuite aux médecins du patient à évaluer la situation et à prendre une décision collégiale. Comment faire pour rédiger ses directives anticipées ? Comment les médecins les prennent-ils en compte ? Explications.
La fin de vie, tout le monde s'est fait son idée. Mais quand il s'agit de les coucher sur le papier, ces volontés restent bien souvent lettre morte.
Les directives anticipées existent depuis neuf ans, toute personne peut rédiger ses volontés thérapeutiques et choisir sa personne de confiance. Mais alors que les Français ne se bousculaient pas pour les rédiger, ils découvrent avec l'affaire Vincent Lambert l'importance de ce bout de papier.
Depuis quelques jours, l'Association pour le droit de mourir dans la dignité reçoit en effet de nombreux appels sur le sujet. Cette organisation militant pour la légalisation de l'euthanasie se propose de conserver les directives anticipées de ses adhérents et de leur rappeler le renouvellement obligatoire tous les trois ans.
Pour le moment, les directives anticipées restent de simples indications. Le médecin doit en tenir compte mais n'est en aucun cas obligé de les respecter. Ce point pourrait évoluer dans une prochaine loi sur la fin de vie comme le souhaite le Dr Bernard Devalois, responsable du service de médecine palliative du centre hospitalier René Dubois (Pontoise) : "En 2014, il faut maintenant rendre l'application des directives anticipées écrites par le patient obligatoires. Le médecin doit obligatoirement les respecter, sauf circonstances particulières mais sur lesquelles il doit s'expliquer. Il peut y avoir des raisons mais il doit s'expliquer. C'est ce qu'on appelle dans notre jargon rendre les directives anticipées opposables".
Personne ne s'oppose au fait de respecter le choix des malades mais la volonté des patients peut-elle se résumer aux simples directives anticipées ? Pour certains, les situations de fin de vie peuvent dépasser la compréhension des malades.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé qu'un projet de loi sur la fin de vie serait déposé au Parlement dans les prochains mois. Un projet pour compléter la loi Leonetti de 2005 et empêcher de nouvelles situations dramatiques comme celle de Vincent Lambert.
En savoir plus sur la fin de vie
Sur Allodocteurs.fr
- Le médecin de Vincent Lambert réagit à la décision du Conseil d'Etat, article du 14 février 2014
- Vincent Lambert : le Conseil d'Etat pour une nouvelle expertise médicale, article mis à jour le 14 février 2014.
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- Fin de vie : le médecin de Vincent Lambert s'exprime, article du 13 février 2014.
- Fin de vie : arrêt des soins et prise en charge médicale, article du 13 février 2013.
- L'affaire Lambert relance le débat sur la fin de vie, article du 12 février 2014.
- Fin de vie : qui décide ?, dossier du 12 février 2014.
- Chat : Fin de vie : qui décide ?, du 21 janvier 2014
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- L'épouse de Vincent Lambert fait appel devant le Conseil d'Etat, article du 28 janvier 2014.
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- Le cas de Vincent Lambert ''du ressort de la loi'' selon le député Leonetti, article du 15 janvier 2014.
- Fin de vie : nouvelle bataille autour du cas de Vincent Lambert, article du 14 janvier 2014.
- Loi Leonetti : sept ans après, où en sommes-nous ?, dossier du 18 décembre 2012.
- Fin de vie : mieux prendre en compte les dernières volontés ?, article 4 octobre 2012
Ailleurs sur le web
- Association pour le droit de mourir dans la dignité
- Soin Palliatif - Centre national de ressources
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