Mycoses : la chasse aux champignons
Démangeaisons, desquamation, rougeurs... les symptômes des mycoses sont très désagréables et parfois gênants. Pourtant, la mycose est une affection très courante. Comment diagnostique-t-on les mycoses ? Peuvent-elles avoir de graves conséquences sur notre santé ? Comment s'en débarrasser durablement ?
Qu'est-ce qu'une mycose ?
Douleurs, démangeaisons, brûlures... Les mycoses sont des infections dues à des champignons microscopiques qui peuvent parfois nous mener la vie dure. La plupart sont contagieux, et surtout parfois un peu embarrassants. Pourtant, c'est l'une des infections microbiennes les plus fréquentes.
Il existe plusieurs sortes de mycoses. Elles sont séparées en trois grandes familles : les dermatophytes, les levures dont les Candida qui provoquent notamment les mycoses vaginales et les moisissures.
Les champignons responsables des mycoses peuvent en effet coloniser différentes parties du corps. L'endroit le plus connu est le pied, avec des petites crevasses et rougeurs entre les orteils bien reconnaissables. Cette zone est souvent touchée parce que les champignons se développent plus facilement dans les zones de macération et d'humidité. On parle dans ce cas de pied d'athlète.
Si on ne traite pas une mycose, elle peut alors s'attaquer à l'ongle. On parle alors d'onychomycose. L'inflammation peut aussi se faire au niveau du cuir chevelu : cette mycose est plus généralement connue sous le nom de teigne. D'autres mycoses s'attaquent aux muqueuses comme celle du gland, du vagin ou encore celle de la bouche. La mycose buccale est appelée le muguet, elle provoque des ulcérations douloureuses.
Mycoses : des champignons persistants
Ce n'est pas parce qu'on a une lésion ou une rougeur irritante sur la peau... qu'il s'agit forcément d'une mycose. Son identification nécessite une consultation et un prélèvement dans un service de mycologie.
Pour réaliser le prélèvement, le médecin gratte la peau à l'endroit où se loge le champignon mais aussi dans les zones environnantes. Les squames sont alors recueillies dans des boîtes, puis envoyées au laboratoire où elles seront analysées.
Pour traiter efficacement une mycose, le prélèvement est indispensable. Il fait gagner un temps précieux et évite les mauvaises utilisations des traitements locaux.
Les analyses mycologiques
Pour traiter correctement une mycose, il faut connaître le champignon à l'origine des symptômes du patient. Cela nécessite du temps et un vrai savoir-faire. Dans les services de parasitologie, on traque les champignons. Les prélèvements de mycoses y sont analysés chaque jour.
Ils portent des noms un peu énigmatiques, un mélange de grec ancien et de latin qui permet d'identifier quelques-unes des très nombreuses souches de mycoses. Les bouts d'ongle, de cuir chevelu ou de peau suspectés d'être colonisés par des mycoses sont analysés en laboratoire afin d'identifier les champignons responsables. Il en existe trois grandes familles : les dermatophytes, les levures et les moisissures.
"Il faut savoir à quel type de mycoses on a affaire pour déterminer le meilleur traitement possible. Car les trois grandes familles de champignons sont traitées différemment, avec des thérapeutiques différentes", explique le Dr Mazouz Benderdouche, mycologue-parasitologue.
Pour identifier les mycoses, les prélèvements sont mis en culture et prolifèrent dans des tubes à essai. Orangé, cocardé, duveteux, cotonneux... Les mycoses ont aussi leur vocabulaire. Si certains mycologues peuvent les identifier au premier regard, pour définir formellement une souche de champignon, les mycoses mises en culture passent sous le microscope, elles délivrent alors tous leurs secrets.