Anesthésie : un sommeil contrôlé
Souvent crainte, l'anesthésie est pourtant de plus en plus sûre. Les techniques et les produits se sont améliorés, réduisant considérablement le nombre d'accidents. Comment est réalisée l'anesthésie ? Quel est le rôle de l'anesthésiste ? Doit-on encore la redouter ?
Qu'est-ce que l'anesthésie ?
L'anesthésie continue de faire peur, même si les moyens employés aujourd'hui pour que les patients puissent supporter les opérations chirurgicales, n'ont plus grand chose à voir avec l'éther ou le gaz hilarant que l'on utilisait au milieu du 19ème siècle.
Il existe plusieurs types d'anesthésie. Une anesthésie dite "locale" est pratiquée par injection d'un produit anesthésique directement dans les tissus que l'on doit traiter, comme le fait par exemple le dentiste. Le malade reste conscient, mais ne ressent pas de douleur.
Pour l'anesthésie dite loco-régionale, dont l'exemple le plus connu est la péridurale, c'est toute une partie du corps qui est privée de sa sensibilité grâce à l'anesthésie d'un groupe de nerf au niveau de la moelle épinière. Le patient reste conscient, seule la zone concernée est endormie. À la différence bien sûr de l'anesthésie générale.
Lors d'une anesthésie générale, le malade est privé de tout mouvement. Trois produits sont nécessaires. Le premier pour provoquer la perte de conscience, en agissant sur les zones de l'endormissement du cerveau. Le deuxième produit agit sur la douleur, et le troisième paralyse temporairement les muscles.
L'anesthésie en pratique
La plus célèbre des anesthésies est sans doute la péridurale, bien connue des femmes enceintes pour l'accouchement. Mais il existe beaucoup d'autres anesthésies plus ou moins ciblées pour la main, le bras, ou encore une partie de l'abdomen. Les techniques actuelles permettent surtout de prolonger leur action au-delà de l'intervention pour limiter les douleurs post-opératoires.
L'avis de l'anesthésiste
L'anesthésie a aussi un retentissement sur la mémoire et la concentration mais ces effets sont passagers, quelques heures en général.
Plus rare mais imprévisible : une allergie grave peut provoquer un arrêt cardiaque et mettre en jeu la vie du patient. Toutefois, en cinquante ans, le nombre de décès au cours d'une anesthésie aurait baissé de un décès sur 1 000 à un pour 100 000 patients. La qualité de la prise en charge par l'anesthésiste a ainsi considérablement évolué.
Son travail commence bien avant l'opération, avec la consultation d'anesthésie. L'anesthésiste doit en effet bien connaître l'état de santé de son patient, savoir s'il prend des médicaments. C'est lui qui peut décider de repousser la date de l'opération ou parfois de la déprogrammer.
Un robot anesthésiste ?
Le médecin anesthésiste envisage avec chaque patient une anesthésie sur mesure en consultation préopératoire.
Pendant l'opération, il assure aussi une surveillance de tous les instants des fonctions vitales du patient endormi, grâce à des systèmes de contrôle informatique de plus en plus perfectionnés.
Déceler les allergies à l'anesthésie
Le coma de Jean-Pierre Chevènement provoqué par une allergie au curare est un sujet qui a fait la une de l'actualité il y a quelques années. Même si c'est très rare, les anesthésistes sont toujours prêts à réagir. À la moindre réaction inquiétante, il faut faire un bilan pour en trouver la cause, et déterminer s'il s'agit vraiment d'une allergie.
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