52 pesticides sont présents dans l’air, selon Générations Futures
Ces résultats sont le fruit d’un long travail sur les bases de la fédération des associations régionales de surveillance de la qualité de l’air. L’association Générations Futures a étudié leurs résultats d'analyses entre 2002 et 2017.
Les pesticides ne polluent pas uniquement nos sols, nos rivières et notre alimentation. Ils contaminent aussi l’air que nous respirons. C’est le résultat d’une étude menée par Générations Futures. L’association a compilé les données recueillies dans 15 départements en France en 2017. Et le constat est alarmant ! Au total, 52 molécules ont été identifiées... au moins une fois dans l’air. Plus du quart de ces pesticides sont classés cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction. Et plus de la moitié sont reconnus comme perturbateurs endocriniens.
Les quantités retrouvées sont très variées d’un lieu à l’autre. Mais à quelle dose exactement ces pesticides dans l’air sont-ils nocifs pour notre santé ? « Il n’y a pas de normes pour les pesticides dans l’air, on ne sait pas à quoi comparer ces concentrations», explique François Veillerette, directeur de l’association Générations Futures. « Mais on sait que pour les perturbateurs endocriniens, c’est pas forcément une question de dose. Il y a des études épidémiologiques qui montrent que des femmes enceintes exposées à des pesticides par leur environnement aérien, par l’air, par les cultures proches, sont plus à risque d’avoir un enfant autiste ».
Un insecticide interdit retrouvé dans l’air
Parmi les pesticides les plus retrouvés dans nos régions, il y a les herbicides comme le pendiméthaline. Plus inquiétant, le lindane a été retrouvé plus de 200 fois dans l’air. Or, cet insecticide classé cancérogène pour l’homme est interdit en agriculture depuis 1998...
« Ce produit est très persistant et à chaque fois qu’il y a une sécheresse, que la terre est retravaillée, il y a des particules qui repartent dans l’air. Des années et des dizaines d’années après. Ce sont des produits qui vont mettre des décennies à se dégrader», ajoute François Veillerette. « C’est pour ça que l’on arrive à retrouver des produits interdits dans l’atmosphère. Il est urgent de prendre des décisions de retrait pour les substances dangereuses, parce que quand on perd du temps, on ajoute encore à ce temps de dégradation qui est parfois long pour certains produits » .
À la différence des particules fines émises par les véhicules diesel, les pesticides ne font pas l’objet d’une surveillance réglementaire dans l’air... Seules des limites à ne pas dépasser existent dans l’eau et l’alimentation...