3 questions pour comprendre le botulisme, à l'origine de 10 intoxications
Alors que le botulisme suscite actuellement l'inquiétude, avec une dizaine de personnes contaminées après un repas dans un restaurant, focus sur cette maladie neurologique rare.
C'est une maladie extrêmement rare mais également très dangereuse. Le botulisme fait la Une de l'actualité en ce moment. Et pour cause : pour l'heure, douze personnes ont été contaminées lors d'un repas dans un restaurant bordelais, le "Tchin tchin wine bar".
L'une d'entre elles, une femme de 32 ans, en est même décédée. Toutes les victimes ont comme point commun d'avoir mangé les sardines faites maison par le restaurateur.
Comment attrape-t-on le botulisme ?
Le botulisme est une affection neurologique grave provoquée par une bactérie, la Clostridium botulinum. Celle-ci produit une toxine puissante. La maladie n’est pas transmissible entre individus, rassure l'Anses. Elle résulte le plus souvent d’ingestion d’un aliment contaminé.
Trois formes de botulisme peuvent être distinguées selon le mode de contamination :
- L’intoxination botulique est due à l’ingestion de toxine botulique préformée dans un aliment. C’est la forme la plus fréquente chez l’adulte. Les premiers symptômes arrivent en moyenne entre 6 et 12 heures après l'ingestion du produit contaminé.
- La toxi-infection botulique causée par l’ingestion de bactéries de Clostridium botulinum. Cette forme est principalement observée chez des jeunes enfants (de 0 à 12 mois), suite à l’ingestion de miel ou par inhalation de poussières contaminées la bactérie.
- Le botulisme par blessure est causé par l’inoculation de la bactérie dans une plaie. Cela peut être à la suite d'une injection de toxine botulique à des fins thérapeutiques ou cosmétologiques.
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes d'une intoxication à la toxine botulique sont les suivants :
- fatigue ;
- vertiges ;
- troubles de la vision ;
- sensation de bouche sèche ;
- difficultés de déglutition et d'élocution ;
- paralysie des membres et du diaphragme.
La paralysie des muscles respiratoires entraînent l’incapacité à respirer. Les patients sont, dans ce cas, pris en charge en réanimation. Si cette maladie reste rare, elle est néanmoins mortelle dans 5 à 10 % des cas.
Existe-t-il un traitement ?
L’administration d’anti-toxine botulique dans les heures ou les premiers jours après le début des symptômes peut permettre de raccourcir le temps d’hospitalisation, note le gouvernement.
"Dès qu'on a des symptômes neurologiques, il faut se rendre aux urgences. Si on arrive tôt à l'hôpital, on peut recevoir un sérum qui neutralise la toxine pas encore fixée sur les terminaisons nerveuses", détaille le Pr Laurent Beaugerie, gastro-entérologue à l'hôpital Saint-Antoine (Paris).
Autrement, le traitement du botulisme est essentiellement symptomatique et requiert, dans les formes sévères, des soins respiratoires intensifs avec ventilation assistée.