Choléra à Kinshasa : l'OMS s'inquiète d'un "haut" risque de propagation
La République Démocratique du Congo fait actuellement face à la pire épidémie de choléra qu'elle ait connue depuis 1994, selon l'OMS. L'organisation s'inquiète d'une possible intensification de l'épidémie dans les mois à venir.
Depuis novembre dernier, la République Démocratique du Congo (RDC) fait face à une épidémie de choléra de grande ampleur. Selon l'OMS, le choléra est une "maladie diarrhéique aiguë dont on peut mourir en quelques heures en l'absence de traitement". L'infection est provoquée par l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés.
"Dans une grande ville comme Kinshasa, avec dix à douze millions d'habitants, avec les pluies, avec les inondations, le risque de la propagation de cette épidémie est très haut" a déclaré ce lundi Matshidiso R. Moeti, la directrice Afrique de l'organisation.
23 des 26 provinces du pays frappées
Selon Sylvain Yuma Ramazini, le directeur du cabinet du ministre de la Santé congolais, 531 cas, dont 32 mortels, ont été enregistrés depuis le début de l'épidémie en novembre. D'après ce dernier, la situation est "grave" : la maladie aurait atteint 21 des 35 zones de santé de la capitale.
L'épicentre de la maladie se trouverait actuellement au camp Luka, un quartier deshérité se situant au centre de Kinshasa, la capitale du pays. Marqué par la promiscuité et l'absence de toilettes, Luka est également caractérisé par l'adduction de l'eau.
Au niveau national, l'épidémie de choléra frappe 23 des 26 provinces de la RDC. Selon Médecins sans frontières (MSF), 50.000 personnes ont contracté la maladie. Parmi elles, près de 1.000 y ont succombé.
11 tonnes de médicaments livrées
L'OMS a annoncé avoir livré 11 tonnes de médicaments aux autorités congolaises, dont des antibiotiques et des produits contre la déshydratation. De son côté, MSF a installé une unité de traitement au camp Luka depuis un peu moins d'une semaine.
En plus de l'épidémie de choléra, Kinshasa a récemment été en proie à d'importantes inondations provoquées par des pluies torrentielles. Au total, les autorités parlent de 48 morts depuis le début du mois de janvier.