Greffes du visage : onze années de progrès
VIDEOS - Le 6 février 2006, le monde découvre le nouveau visage d'Isabelle Dinoire. La jeune femme de 38 ans, qui avait été défigurée par son chien, est la bénéficiaire de la première greffe de la face. Elle peut désormais bouger les lèvres, parler, retrouver une identité... Retour sur onze années de progrès médicaux.
Isabelle Dinoire a eu le visage atrocement mutilé par sa chienne. Mais une équipe chirurgicale de l'hôpital d'Amiens a réussi à lui greffer un nez, des lèvres et le bas d'un visage. Une première mondiale.
En janvier 2012, le professeur Bernard Devauchelle, chirurgien d’Isabelle Dinoire, soulignait à notre antenne la complexité de ce défi chirurgical : "[cette aventure chirurgicale] ouvre la voie à un champ de recherche, d’expériences absolument considérables dans des domaines extrêmement vastes : les questions du vieillissement cutanée, la question de l’intégration psychologique de la greffe du visage…"
C’est le début d’essais de greffes de plus en plus complètes et audacieuses.
En 2007, une opération réalisée en France par le Pr Lantieri porte pour la première fois sur des déformations non pas liées à un accident, mais à maladie génétique, la neurofibromatose.
En 2008 aux États-Unis, Conny Culp reçoit 80% du visage d’une autre femme.
En 2010, a lieu la première greffe totale de visage sur un patient espagnol.
Entretien avec le Pr Laurent Lantieri, chirurgien plastique reconstructeur, dans Le magazine de la santé du 7 septembre 2016
Les dernières avancées ont lieu aux États-Unis avec, en 2015, la transplantation la plus complète à ce jour. Le patient, un pompier dont le visage avait été entièrement brûlé s’est vu greffer, outre la face, un cuir chevelu, des oreilles et des conduits auditifs.
Mais ces opérations restent à hauts risques. Le greffon peut être rejeté. Les effets secondaires des traitements immunosuppresseurs sont lourds. Sur 36 transplantions réalisés dans le monde, six patients sont décédés.