Si vous exercez ce type de profession, votre risque de démence serait réduit

Le niveau de stimulation cérébrale de notre profession influerait sur le risque de développer une démence ou des troubles cognitifs, selon une étude publiée ce mardi 14 mai.

Alexis Llanos
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Le risque d’apparition de troubles cognitifs et de démence est 37 % plus élevé dans les professions ayant un faible degré d’exigence
Le risque d’apparition de troubles cognitifs et de démence est 37 % plus élevé dans les professions ayant un faible degré d’exigence  —  Shutterstock

Âge, éducation, maladies chroniques ou encore diabète… Le risque d’apparition de troubles cognitifs ou de démence dépend de nombreux facteurs. Mais le métier que vous exercez pourrait aussi jouer un rôle, selon une étude publiée ce mardi 14 mai dans la revue Neurology par des chercheurs norvégiens et américains. Celle-ci a en effet mis en évidence un lien entre l'apparition de démence et le niveau de stimulation cognitive apportée par une profession.

7 000 participants et 305 professions

7000 participants de plus de 70 ans, ayant exercé 305 professions différentes, ont été réunis pour cette étude. Les métiers concernés comptaient des vendeurs, des infirmiers et aides-soignants, des professeurs des écoles, des agents d'entretien, des ingénieurs civils ou encore des mécaniciens.

Les chercheurs ont demandé à chaque participant d’évaluer le niveau de routine de leurs tâches professionnelles sur une échelle allant de un à quatre. Le niveau un correspondait à un travail stimulant la créativité et nécessitant un fort degré de réflexion. À l'inverse, le niveau quatre reflétait un travail routinier et manuel, avec un faible niveau d’analyse d’informations et d’interactions avec d’autres individus.

Travail en équipe et créativité

Résultat : le risque d’apparition de troubles cognitifs et de démence était 37 % plus élevé chez les personnes exerçant des professions à faible degré d’exigence - comme les postes isolés avec répétitions de gestes manuels et peu de prises de décision - que chez celles exerçant des emplois stimulant la créativité, l’élaboration de projets et le travail en équipe.

“Cette étude montre l’importance de l’éducation et d’une vie professionnelle stimulante [...] pour la santé cognitive des personnes âgées”, affirme la docteure Trine Holt Edwin, autrice principale de l’étude, dans un communiqué de l'Université de Columbia.

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Pas de "causes directes" de démence

“Des recherches plus approfondies sont encore nécessaires pour identifier les exigences cognitives professionnelles qui sont les plus avantageuses pour maintenir la fonction cognitive plus tard dans la vie” précisent cependant les auteurs de l’étude.

“Il est important de noter que cette étude identifie des associations plutôt que des causes directes de démence” met également en garde le communiqué de l'Université de Columbia. De plus, “elle n’a pas fait de distinction entre les différentes exigences cognitives au sein d’une même catégorie professionnelle, ni pris en compte l’évolution des responsabilités professionnelles au fil des ans”. Des résultats à prendre donc avec des pincettes.

Olivier Saint-Jean dirige une unité fermée à l'hôpital Corentin Celton, à Issy-les-Moulineaux.
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