Burn-out : l'épuisement professionnel
Travailler sans relâche au point de mettre sa vie personnelle entre parenthèses, tout donner pour son travail pendant des années et un jour perdre pied et s'effondrer... Ces situations douloureuses sont caractéristiques du burn-out.
C'est un terme anglais, qui se traduit littéralement par "brûler de l'intérieur". Le burn-out ou syndrome d'épuisement professionnel concerne des millions de salariés en France et il touche tous les milieux : secteur tertiaire, agriculteurs, médecins, ouvriers… Personne n'est épargné.
La pandémie de Covid-19 a fait exploser le nombre de burn-out sévère, avec 2 millions de personnes en burn-out sévère, 44% de personnes en détresse psychologique et 35% de dépression chez les salariés.
Quels sont les symptômes du burn-out ?
Le burn-out se manifeste par des signes physiques comme une fatigue
permanente, des insomnies, un mal de dos ou de ventre ou encore des infections plus fréquentes.
La souffrance psychologique est également présente et prend souvent la forme d'une anxiété,
d'une irritabilité, d'un vide émotionnel, d'une tendance à s'isoler, de difficultés de
concentration, de la démotivation ou d'une sensation d'être dépassé par les
évènements. Ensuite, la personne devient souvent anormalement indifférente,
froide, cynique.
Les médecins du travail sont souvent les premiers à déceler les signes de l'épuisement professionnel. Et lorsque plusieurs salariés d'une même entreprise sont en souffrance, le médecin du travail peut alerter la direction.
Les personnes les plus exposées au burn-out sont les managers, les jeunes salariés de moins de 29 ans et les femmes, selon le Baromètre Opinion Way cabinet Empreinte Humaine publié en octobre 2021.
Pour l'heure, le burn-out ne figure dans aucun tableau des maladies professionnelles. Il est toutefois possible de le faire reconnaître comme étant une maladie d'origine professionnelle.
Quels sont les traitements du burn-out ?
Face à un burn out, le médecin traitant ou le médecin du travail prescrit tout d’abord un arrêt de travail de courte durée. Celui-ci permet au salarié de se reposer et de réfléchir aux changements nécessaires pour envisager un retour au travail.
Le médecin peut aussi orienter son patient vers un psychologue ou lui prescrire une thérapie comportementale et cognitive. Si le burn-out est responsable de troubles dépressifs, le médecin pourra prescrire un traitement antidépresseur temporaire.
Des groupes de parole pour sortir du burn-out
Il existe des groupes de parole destinés aux personnes en burn-out. Animés par un·e psychologue, ils ont pour objectif de libérer la parole et de permettre aux patients de partager leur expérience.
Les personnes en burn-out ont tendance à se renfermer sur elles-mêmes. Faire partie d'un collectif les aide ainsi à reprendre contact avec le monde réel. "L'entraide vient assez spontanément, assez rapidement. Les participants s'échangent leur numéro de téléphone, ils font des sorties… car la majorité d'entre eux ont cessé de sortir, ils restent chez eux, cloîtrés. Le regard des autres les blesse", explique Françoise François, psychologue du travail.
L'objectif ultime du groupe de parole est de redonner aux participants et participantes assez de confiance pour qu'ils développent de nouveaux projets professionnels.
Les soignants particulièrement à risque de burn-out
Surmenage, charge émotionnelle trop intense, tensions au travail… Les professions médicales et paramédicales sont parmi les plus touchées par le burn-out.
"Le métier de soignant nécessite un investissement assez soutenu en terme d'accompagnement sur le plan émotionnel. Il faut souvent être présent, être très à l'écoute… et dans les EHPAD, il y a un taux de perte d'autonomie très important chez les résidents qui a tendance aussi à épuiser physiquement le personnel", explique Beba Stojanovic, directrice de l'EHPAD "Le château d'Eve".
Dans l'Oise, l'EHPAD "Le château d'Eve" a mis en place un jardin thérapeutique. Outil d'accompagnement pour les résidents, il est aussi profitable aux soignants et permettrait de prévenir les phénomènes de burn-out.
De plus en plus d'établissements de santé et de maisons de retraite ont recours aux jardins thérapeutiques. Une idée qui prend tout son sens lorsque l'on sait qu'un professionnel de santé sur deux serait en risque élevé de burn-out.
Une cure thermale contre le burn-out
À Saujon, en Charente-Maritime, il existe des cures thermales réservées aux personnes atteintes de burn-out. Pendant trois semaines, les curistes bénéficient de soins d'hydrothérapie, de massages mais aussi de consultations avec des psychiatres et des psychologues.
Pour le Dr Olivier Dubois, psychiatre, une cure thermale bien menée est un moyen efficace de lutter contre le burn-out : "La cure thermale permet d'améliorer l'anxiété, de réduire les symptômes de l'anxiété. Elle permet souvent d'améliorer l'état dépressif, les troubles du sommeil. Et un autre bénéfice important pour les patients qui viennent en cure est la réduction de la consommation des médicaments, notamment anxiolytiques et hypnotiques".
En savoir plus
Sur Allodocteurs.fr
· Moins travailler, c'est bon pour la santé !
· Santé mentale : les ressources pour aller mieux
· 2,5 millions de Français déclarent être en burn-out sévère
· Burn-out parental : quand les parents craquent
· Le burn-out reconnu comme une maladie par l’OMS
Ailleurs sur le web
· Vidal
· Haute Autorité de Santé
· Fondation pour la recherche médicale
· Ministère du travail