Explosion des burn-out professionnels après un an de confinement
Alors qu’un retour progressif au travail présentiel est prévu en juin, la santé mentale des salariés est dégradée avec une explosion des burn-out, des dépressions et des états de détresse psychologique.
Une "explosion" de burn-out. C’est ce que constate le baromètre de la santé psychologique des salariés français, réalisé par OpinionWay et présenté ce 26 mai, à la veille d’un retour progressif en présentiel en juin.
Premier chiffre clé de cette enquête : le taux de burn-out, aussi appelé épuisement professionnel, qui a "doublé en un an, culminant à deux millions de personnes en burn-out sévère", explique à l'AFP Christophe Nguyen, à la tête du cabinet franco-québécois Empreinte Humaine, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux.
Des arrêts maladies dans les prochains mois
Dans les faits, cet "épuisement professionnel sévère" se traduit par une forme de "déshumanisation", avec "des gens qui fonctionnent comme des robots pour se protéger de leurs émotions" et qui "s'autocensurent" par crainte d'en parler, rappelle Christophe Nguyen.
Problème : "avec de tels chiffres, dans un contexte de retour dans les bureaux, on peut s'attendre malheureusement à une nouvelle explosion des arrêts maladie dans les prochains mois" poursuit-il.
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44% des salariés en détresse psy
Autres chiffres "très inquiétants", selon le baromètre : ceux des indicateurs de l'état psychologique des salariés. Ainsi, 44% des salariés sont actuellement en "détresse psychologique", un indicateur de santé mentale, validé internationalement et utilisé pour diagnostiquer les troubles mentaux. Et 17% sont en détresse dite élevée.
L’enquête révèle par ailleurs que six salariés sur dix estiment que leur direction "ne se rend pas compte de l'état psychologique des salariés et n'agit pas en fonction".
Dépression et peur de perdre son emploi
Ensuite, le taux de dépression nécessitant un accompagnement chez les salariés est de 36%, dont 21% risquant une dépression sévère. Et 56% des salariés au chômage partiel présentent un "risque dépressif".
Parallèlement, 15% des salariés disent avoir été absents pour raison de santé psychologique depuis un an. Le nombre moyen de jours d'absence par salarié est de 2,83.
Enfin, un quart des salariés disent avoir "peur de perdre leur emploi". Ce chiffre monte à 39% chez les personnes en chômage partiel.
Managers et télétravailleurs les plus touchés
La fonction la plus exposée est celle de manager, puisque le burn-out les concerne 1,5 fois plus et puisque 52% d'entre eux en détresse psychologique. Six managers sur dix disent ne pas pouvoir faire leur travail comme ils le souhaiteraient.
Les télétravailleurs sont aussi plus exposés avec 46% d'entre eux en détresse psychologique que leurs collègues en présentiel (40%) mais huit sur 10 veulent continuer à télétravailler à raison de un à trois jours par semaine.
Car si sept salariés sur 10 pensent qu'un retour en présentiel est "nécessaire pour la cohésion d'équipes", la moitié des télétravailleurs ne veulent "pas revenir au bureau comme avant". Ils disent notamment craindre "de ne pas pouvoir faire les mêmes amplitudes horaires" que pendant les confinements et qu'ils "ne tiennent pas" la charge de travail.
Dégradation de la santé physique
Mais la santé psychologique n’est pas la seule impactée par un an de crise sanitaire, de confinements et de bouleversements des modes de vie. La santé physique des salariés, aussi, s’est dégradée. 40% d’entre eux disent en effet avoir des problèmes de sommeil, 37% des douleurs et tensions musculosquelettiques, 19% des problèmes digestifs, 26% des maux de tête et 10% des nausées.