Virus respiratoire MPVh en Chine : faut-il s'inquiéter de cette nouvelle épidémie ?
Un virus respiratoire circule activement en Chine, où il entraîne actuellement une hausse du nombre d'infections. Voici les principales informations à connaître.
Cinq ans après l'épidémie de Covid, doit-on s'attendre à une nouvelle pandémie ? En effet, plusieurs informations font état d'une vague d'infections en Chine à un virus semblable à la grippe, le MPVh.
Le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies a annoncé en fin d'année 2024 mettre en place "une surveillance active d'une pneumonie d'origine inconnue" dans le cadre de l'élaboration de sa stratégie générale de prévention.
Quelle est la situation en Chine ?
"Le taux de positivité du MPVh chez les enfants de 14 ans et moins a montré une tendance à la hausse", a indiqué le responsable Kan Biao, répondant à une question sur "l'entrelacement de plusieurs maladies infectieuses" depuis le début de l'hiver.
"L'échelle et l'intensité de propagation des maladies respiratoires infectieuses restent inférieures à l'année dernière", a-t-il précisé. "Il n'y a aucun risque à voyager en Chine", a ajouté vendredi 3 janvier le ministère chinois des Affaires étrangères.
Des symptômes similaires à ceux de la grippe
MPVh, qui signifie "métapneumovirus humain", provoque généralement une infection bénigne des voies respiratoires supérieures. Il se transmet par contact direct entre personnes ou après avoir touché une surface contaminée.
Les symptômes courants comprennent une toux, une fièvre ou un écoulement nasal, des symptômes très similaires à ceux de nombreux types de rhume et de grippe. Les jeunes enfants, les personnes âgées et celles au système immunitaire affaibli peuvent présenter des symptômes plus graves.
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Que faire en cas d'infection ?
Les conseils de santé publique pour le MPVh sont similaires à ceux prodigués en cas de grippe, indique à l'AFP John Tregoning, professeur d'immunologie vaccinale à l'Imperial College de Londres.
En cas d'infection, il faut "se reposer, boire de l'eau et éviter de le transmettre à d'autres", précise le spécialiste. "Bien ventiler les espaces, se couvrir la bouche en toussant, ou se laver les mains" limitent les risques d'infection, ajoute-t-il.
Quelle est la différence entre le MPVh et le Covid ?
Le coronavirus responsable du Covid était inconnu lorsqu'il a émergé chez l'humain à la fin de l'année 2019. La population humaine n'y avait jamais été exposée et n'était pas immunisée, augmentant le risque de complications.
À l'inverse, le MPVh circule depuis des décennies, ce qui implique un certain niveau d'immunité. Le virus "fait partie du cocktail de virus auquel nous sommes exposés chaque hiver", rappelle John Tregoning.
"Quasiment chaque enfant comptera au moins une infection au MPVh avant son cinquième anniversaire", affirme Paul Hunter, professeur de médecine à l'Université d'East Anglia, au Royaume-Uni. Et de nombreuses personnes seront contaminées plusieurs fois au cours de leur vie, ajoute-t-il.
Que penser des images qui circulent sur les réseaux sociaux ?
Des images de patients masqués affluant aux services d'urgence des hôpitaux ont largement circulé sur les réseaux sociaux chinois ces dernières semaines, même si de telles scènes ne sont pas inhabituelles en hiver.
Ces informations ont suscité l'inquiétude dans le monde entier, certains rappelant le manque de transparence supposé de la Chine lors de la pandémie de Covid-19. Plusieurs citoyens chinois qui avaient alerté sur la gravité de la pandémie avaient notamment disparu.
L'OMS se veut rassurante
En décembre dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a redemandé à la Chine de partager ses données sur la pandémie de Covid-19 afin de mieux se préparer à des crises sanitaires futures. Pékin a rétorqué avoir partagé ses informations "sans aucune restriction".
L'OMS a toutefois cherché à dissiper les craintes autour du MPVh. "Les niveaux signalés d'infections respiratoires en Chine restent dans un intervalle normal", c'est-à-dire conformes à ce qui est "attendu pour une saison hivernale", a déclaré mardi 7 janvier la porte-parole de l'OMS Margaret Harris.