Mercure dans les boîtes de thon : tout ce qu'il faut savoir
En octobre 2024, deux ONG ont pointé du doigt le taux de contamination au mercure trop important de la plupart des boîtes de thon vendues en Europe. Faut-il s'alarmer ?

Pratique, peu coûteux et riche en protéines et en oméga-3 : le thon est l'une des grandes stars des étals de supermarchés. Le poisson le plus vendu en Europe a longtemps été considéré comme un aliment sain à intégrer dans un régime alimentaire équilibré. Mais des alertes ont récemment été émises concernant la teneur élevée en mercure retrouvée dans ces conserves de thon, sous forme de méthylmercure.
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Pourquoi le thon contient-il du mercure ?
Les ONG Foodwatch et Bloom ont mené une étude sur 148 boîtes de thon achetées en Europe. Tous les échantillons contenaient du mercure, et plus de la moitié dépassait le seuil de 0,3 mg/kg appliqué aux autres poissons (mais non imposé au thon). Certains produits présentaient des niveaux particulièrement élevés, avec des marques comme Petit Navire en France (3,9 mg/kg), Carrefour en Espagne (2,5 mg/kg), As do mar en Italie (1,5 mg/kg) et Rio Mare en Allemagne (1,2 mg/kg).
Le méthylmercure est naturellement présent dans l’eau et s’accumule tout au long de la chaîne alimentaire. Les petits organismes aquatiques l’ingèrent, puis sont mangés par des poissons plus gros, et ainsi de suite. Les prédateurs les plus hauts placés dans la chaîne alimentaire, comme le thon, accumulent ainsi des concentrations élevées de mercure. Au sommet de cette chaîne, les humains sont également exposés au mercure.
Quels sont les risques du mercure pour la santé ?
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe le mercure parmi les substances les plus préoccupantes. Une exposition excessive peut entraîner une toxicité pour le système nerveux, en particulier chez le fœtus et les jeunes enfants, des retards de développement et des troubles cognitifs. Il est aussi classé cancérigène possible. L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) se veut rassurante et estime que l’exposition au méthylmercure ne constitue pas un problème de santé publique majeur en France, mais l'autorité de santé recommande toutefois de prendre des précautions.
Il est notamment conseillé de varier sa consommation de poisson en alternant entre poissons gras riches en oméga-3 (saumon, sardine, maquereau) et poissons maigres (colin, cabillaud, sole). Si possible, il est également recommandé de varier les sources d’approvisionnement (pêche sauvage ou élevage) ainsi que d’éviter de consommer les gros prédateurs, comme le requin ou l’espadon.
Pour les femmes enceintes et les jeunes enfants, il est recommandé de limiter la consommation de poissons prédateurs comme le thon, la raie, la dorade, le bar ou la lotte à une à deux fois par mois maximum. Les ONG réclament une révision des seuils de mercure autorisés afin de mieux contrôler la contamination au mercure des boîtes de thon.