À trottinette, les accidents causent des blessures aussi graves qu'à moto
Une étude révèle que les accidents de trottinettes électriques peuvent causer des traumatismes aussi sévères que ceux survenus à moto ou à vélo. Ces blessures nécessitent le plus souvent une chirurgie et une hospitalisation.
L'interdiction des trottinettes électriques en libre service à Paris en septembre prochain pourrait atténuer la situation. Mais en attendant, les accidents de trottinettes électriques peuvent causer des traumatismes aussi sévères que ceux impliquant des motos ou des vélos, soulignent vendredi 7 juillet les hôpitaux de Paris (AP-HP) en dévoilant les résultats d'une récente étude publiée le 30 juin dans la revue JAMA Network Open.
Les services d’anesthésie-réanimation composant le groupe de recherche Traumabase, de l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP, de Sorbonne Université et de l'Inserm, ont étudié la gravité des blessures à la suite des accidents de la route avec des engins de déplacement personnel motorisé (EDPM), notamment les trottinettes, mais aussi les mono-roues électriques ou les gyropodes.
5 233 patients
Tous les patients admis dans un des 26 centres de traumatologie participant à l'étude à la suite d'un accident de la route impliquant un EDPM, un vélo ou une moto entre le 1er janvier 2019 et le 20 décembre 2022 ont été inclus, représentant 5 233 patients d’un âge médian de 33 ans.
L’étude démontre que le nombre de patients pris en change
après un accident de la voie publique impliquant l’usage d’un EDPM a été
multiplié par 2,8 en quatre ans, soit 229 patients gravement blessés sur cette
période.
Un traumatisme sévère dans 45,5% des cas
Les conducteurs d’EDPM présentaient un traumatisme sévère dans 45,5% des cas contre 39,7% pour les conducteurs de moto et 47,3% pour les cyclistes.
Ils étaient deux fois plus à risque de présenter des traumatismes crâniens, plus graves que ceux des motocyclistes, sans doute car seulement moins de 25% portaient un casque au moment de l'accident, indique l'étude.
Autre enseignement, les accident graves impliquant des EDPM
sont survenus plus souvent le soir et le week-end, dans un contexte d’alcoolisation
supérieur au seuil légal dans un tiers des cas.
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Une hospitalisation souvent longue
Dans les deux tiers des cas, ces patients ont eu besoin d'une intervention chirurgicale au cours des 24 premières heures suivant l’accident : principalement de la chirurgie réparatrice de fractures des membres mais également de la neurochirurgie.
Les trois quarts de ces patients ont été hospitalisés en réanimation. L’hospitalisation était souvent longue (15 jours en moyenne) et 9% des usagers d'EDPM gravement accidentés sont décédés, majoritairement du fait de traumatismes crâniens graves.
Ainsi, les EDPM sont des moyens de transports qui peuvent
être associés à des traumatismes particulièrement sévères, au même titre que
les motos ou que les vélos, conclut l'étude, estimant que lors de leur prise en
charge médicale, leurs usagers doivent être considérés comme de potentiels
traumatisés sévères.