Dyscalculie, un handicap qui compte
200 est-il plus grand que 120 ? Combien font 7-3 ? Des opérations qui semblent très simples pour la plupart d'entre nous, mais pas pour ceux qui souffrent de dyscalculie, un trouble de l'apprentissage du calcul.
Qu'est-ce que la dyscalculie ?
La dyscalculie est un trouble de l'apprentissage du calcul. Il désigne l'incapacité d'une personne à acquérir et à maîtriser tout ce qui est en lien avec le calcul. Alors que l'enfant est plus brillant dans d'autres matières, il rencontre une incapacité à assimiler les activités numériques. Souvent associée à d'autres troubles de l'apprentissage, comme la dyslexie, elle demande une prise en charge particulière dès l'enfance et reste assez mal connue. Elle concernerait au moins 5% des enfants.
Résultat, selon une étude du professeur de psychologie de Nancy, Jean-Paul Fischer, près de deux millions d'adultes en France, soit trois fois plus que d'enfants, éprouveraient de profonds problèmes de calcul. Il est donc important de bien repérer ce trouble dès le jeune âge, et de ne pas confondre la dyscalculie avec de simples difficultés en maths !
D'où provient ce trouble ? Rien à voir avec le Quotient Intellectuel (QI), puisque ce sont des enfants dont l'intelligence est normale. La dyscalculie apparaîtrait au cours du développement cérébral et serait liée en particulier à un problème de perception des nombres. Tout ce qui se met normalement en place dans l'apprentissage ne se fait pas.
Quand tout va bien, un enfant apprend vraiment à compter à partir de 4 à 5 ans. Mais c'est dès l'âge de 6 mois qu'il est capable d'évaluer à l'œil nu de petites quantités, ce qui n'est pas le cas de l'enfant dyscalculique, qui, à cet âge, n'est pas toujours capable de savoir si ce sont un, deux ou trois objets qui sont posés devant lui.
Les techniques d'imagerie médicale ont permis de localiser précisément dans le cerveau les zones de calcul. Lorsque les neurones travaillent, ils consomment de l'énergie, on peut détecter cette activité cérébrale et ainsi modéliser des images en 3D. Le calcul mental, quand tout se passe bien, active un large réseau de neurones dans de multiples régions distribuées dans les lobes frontaux et pariétaux du cerveau. Ces régions varient en fonction du type de calcul effectué.
Des travaux ont montré qu'une désorganisation des neurones du calcul au niveau de la région intra-pariétale du cortex pourrait être à l'origine de la dyscalculie de l'enfant. Le sillon intra-pariétal est aussi impliqué dans d'autres fonctions, comme le langage et l'attention, ce qui pourrait expliquer les autres perturbations associées à la dyscalculie.
Un bilan important
Au sein de l'hôpital Kremlin-Bicêtre, le docteur Billard a ouvert un centre de rééducation.
Visite lors d'une séance de bilan de dyscalculie. Indispensable, le bilan permet une évaluation très précise du trouble afin d'adapter la prise en charge. Il peu se décomposer en un bilan neurologique, neuro-psychologique et psycho-moteur. L'enfant bénéficiera ensuite d'une rééducation par une orthophoniste et d'une méthode d'apprentissage personnalisée. Des aménagements spéciaux peuvent être nécessaires, notamment à l'école et à la maison.
La dyscalculie au quotidien
C'est en famille que se fait le suivi de la dyscalculie à la maison. Jeux vidéo et de société, tous les moyens sont bons pour apprendre à manier les chiffres.
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Questions/Réponses :
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Voir la réponse en vidéo* - Mes enfants sont "dys". Pourquoi tant d'enfants et d'ados le sont-ils ? Cela ne viendrait-il pas des méthodes d'apprentissage scolaires ?
Voir la réponse en vidéo* - Les adultes peuvent-ils aussi bénéficier d'une rééducation de la dyscalculie ?
Voir la réponse en vidéo* - J'arrive à faire des opérations, mais j'ai une grande angoisse avec les chiffres, les dates, les mesures ; je panique. Est-ce de la dyscalculie ?
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- Mon fils de 6 ans a du mal à apprendre les tables d'addition, sa prof dit qu'il a trop regardé la télévision et trop jeune. Qu'en pensez-vous ?
La grande prématurité pourrait-elle être un facteur de dyscalculie ?
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* Les réponses avec le Dr Catherine Billard, neuropédiatre à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre
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