Don d'organes : les proches peuvent-ils s'opposer à la volonté du défunt ?
J'ai fait part de ma volonté de donner mes organes à mes proches. Peuvent-ils aller contre ma volonté le moment venu ?
Les réponses avec le Dr Julien Charpentier, médecin réanimateur, coordinateur des prélèvements d'organes à l'hôpital Cochin (Paris) :
"Le respect des volontés du défunt, c'est toute la difficulté de notre activité. L'entretien avec les proches est un moment très important. La loi française parle du consentement présumé. On est considéré comme donneur si on n'a jamais dit que l'on était opposé de son vivant. Mais la loi dit aussi que nous devons demander aux proches la confirmation que la personne ne s'était jamais opposée de son vivant au don d'organes. On se trouve alors face à une difficulté. Car dans des cas trop fréquents, les gens ne se sont pas exprimés. Et on rajoute une deuxième douleur à la famille avec ce questionnement. Malgré toutes les précautions de langage, la famille a tout de même l'impression qu'on leur demande l'autorisation.
"Concernant le consentement présumé, le plus important serait que les gens connaissent la loi. Si on est opposé au don d'organes de son vivant, il faut le dire à ses proches. La carte de donneur est intéressante, mais souvent la famille découvre que la personne avait une carte. Dans notre culture, les dernières volontés d'une personne sont importantes et doivent être respectées. Et les discussions entre la coordination hospitalière et les proches vont dans ce sens."
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* Les réponses avec le Dr Julien Charpentier, médecin réanimateur, coordinateur des prélèvements d'organes à l'hôpital Cochin (Paris)