Don d'organes : pourquoi chaque minute compte
Peu de Français expriment clairement leur position sur le don d'organes de leur vivant, or cela a des répercussions sur toute la chaîne du prélèvement. En cas de décès, l'équipe médicale dispose de peu de temps pour interroger les proches sur la volonté du défunt, car le maintien en état des organes n'est possible que quelques heures.
Course contre la montre
Lorsqu'un patient est en état de mort encéphalique, les organes ne peuvent être maintenus en état que pour une durée limitée. La pression artérielle devient difficilement contrôlable, l'ensemble des organes peut devenir instable. Résultat : les donneurs potentiels peuvent être victimes d'un arrêt cardiaque, ce qui est une contre-indication au prélèvement d'organes.
Les équipes de coordination disposent donc de très peu de temps pour vérifier si le patient était inscrit sur le registre national des refus. Si ce n'est pas le cas, c'est le témoignage des proches sur la position du défunt qui est pris en compte. Une information souvent difficile à recueillir dans un contexte chargé d'émotions.
La loi française est très claire, elle repose sur le principe du consentement présumé : tout le monde est considéré comme donneur d'organes par défaut. Mais si l'on est opposé au don de ses organes, on peut s'inscrire sur le registre national des refus. Cette mention a une valeur légale et le prélèvement ne sera pas envisagé.
La carte de donneur n'a pas de valeur légale
La carte de donneur constitue une trace de l'accord pour le don d'organes. C'est aussi un support de discussion permettant de signaler à l'entourage que l'on est favorable au don en vue de la greffe. Mais cette carte de donneur n'a pas de valeur légale. Elle n'est qu'une indication donnée aux équipes médicales qui contactent ensuite la famille. Il arrive d'ailleurs parfois que des organes ne soient pas prélevés sur des donneurs après leur mort, malgré la carte, en raison de l'opposition de leurs proches.
Le témoignage des proches est donc primordial. C'est vers eux que se tourne l’équipe médicale au moment du décès. Si le défunt avait fait connaître sa position sur le don d'organes à ses proches, ils relaient sa parole. Et dans le cas où le don d'organes n'avait jamais été évoqué, la discussion avec l’équipe médicale peut les amener à prendre une décision en fonction des traits de caractère et des actions du défunt. C'est alors la subjectivité de la famille qui entre en jeu. Il est donc indispensable de dire à son entourage si l’on souhaite, ou non, donner ses organes.
L'année dernière, plus de 17.000 personnes étaient en attente d'un organe en France.
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