Pollution au chlordécone : le gouvernement promet plus de transparence et de communication
Les normes retenues en France pour contrôler la présence dans l'alimentation de résidus de chlordécone, un insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien longtemps utilisé aux Antilles, n'ont pas été modifiées par l'adoption de critères moins sévères par l'Union européenne, a déclaré ce 21 février le gouvernement.
Le chlordécone a été utilisé aux Antilles de 1972 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. Il a été interdit en France en 1990, mais utilisé jusqu'en 1993 par dérogation aux Antilles. Il reste présent dans les sols, et peut notamment se retrouver dans certaines denrées d'origine végétale ou animale, ainsi que dans certains captages d'eau.
Depuis plusieurs mois, les élus et la population de Guadeloupe et de Martinique alertent sur l'augmentation des taux limites de résidus de chlordécone autorisés par l'Union européenne dans les produits alimentaires. Face à ces inquiétudes, la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait annoncé début février une réunion avec l'ensemble des élus de la Martinique et de la Guadeloupe et les différents ministères concernés.
À l'issue de cette réunion, qui se tenait ce 21 février, les ministres de la Santé, de l'Agriculture Stéphane Travert et des Outre-mer Annick Girardin ont indiqué dans un communiqué que "les contrôles mis en oeuvre sur les produits agricoles et alimentaires depuis 2005 n'ont pas été affectés par les modifications réglementaires européennes intervenues en 2013 sur les limites maximales de résidus, car l'Etat n'a pas changé son dispositif de contrôle (basé sur les LMR fixées en 2005)".
Voir aussi : Insecticides : la population antillaise surexposée au chlordécone
Les ministres ont aussi précisé qu'ils allaient "saisir la commission européenne afin de confirmer la stratégie française en matière de contrôle". Ils ont aussi annoncé "une conférence" au cours de l'année 2018 "sur les territoires pour informer la population des actions du plan chlordécone III" (2014-2020), qui "prévoit notamment des actions de recherche, des actions de prévention auprès de la population, et l'accompagnement des professionnels impactés ou encore la publication de cartographies des zones à risques".
Mme Buzyn a déjà annoncé début février qu'une nouvelle cartographie des sols pollués serait présentée en 2018.
la rédaction d'Allodocteurs.fr