Alerte sur la composition du maquillage pour enfants
Le maquillage pour enfants contiendrait trop de substances à risque pour la santé comme des allergènes, des perturbateurs endocriniens et des composés cancérogène, s’alarme l’association de défense des consommateurs CLCV.
Rouge à lèvres, gloss, fard à paupières, vernis, maquillage de déguisement… Les cosmétiques se déclinent pour les enfants et cela n’est pas sans risque pour leur santé, selon l’association nationale de défense des consommateurs Consommation Logement Cadre de vie (CLCV). Celle-ci publie le 3 juin 2019 les résultats de son enquête menée sur neufs produits estampillés "enfants" utilisables dès l’âge de trois ans : deux brillants à lèvres, cinq vernis à ongles et deux mallettes de maquillage. Ces produits contiendraient des perturbateurs endocriniens, des substances cancérogènes et des allergènes. Sur les neuf références testées, huit seraient à bannir totalement et une seule pourrait être utilisée occasionnellement.
A lire aussi : Les dangers du maquillage pour enfants
Des hydrocarbures dans les gloss
Parmi ces produits, la CLCV épingle en premier lieu les rouges à lèvre et les gloss pour leurs teneurs trop élevées en MOSH et en MOAH, deux hydrocarbures d’huile minérale dérivés du pétrole. Les MOSH sont "soupçonnés d’être bioaccumulables dans le foie" et les MOAH sont "susceptibles d’être cancérigènes", selon l’association. Un des brillants à lèvres testé contient même jusqu’à 42% de MOSH, alors que la dose maximale recommandée à l’échelle européenne n’est que de 5%. Des résultats d’autant plus préoccupants que ces produits sont appliqués sur les lèvres et sont donc ingérés par l’enfant.
Conservateur et perturbateurs endocriniens
Autre catégorie de cosmétique pointée du doigt : les vernis à ongles. Trois des cinq références analysées contiennent en effet du phénoxyéthanol, "un conservateur qui, à forte dose, peut avoir des effets sur le foie" note la CLCV. En plus de cette substance, l’association a retrouvé dans certains vernis des taux élevés d’allergènes et de styrène, un potentiel perturbateur endocrinien. Seul point positif observé : la majorité des vernis testés ne comporte pas de solvants volatiles, remplacés par de l’eau.
Enfin, les deux mallettes de maquillage passées au crible contiennent du phénoxyéthanol, le même conservateur que dans les vernis. Pire, dans les fards à paupières et à joues de ces mallettes, les experts de la CLCV ont relevé des traces de BHT, une substance soupçonnée d’être un perturbateur endocrinien alors que sa présence n’est pas indiquée sur l’étiquette des produits.
"Le plus tard possible, le moins possible"
Face à ce constat, l’association adresse une recommandation simple aux parents : "le plus tard possible, le moins possible". Elle précise que "pour limiter les risques d’allergie et de santé, le maquillage des enfants doit rester occasionnel." Dernière demande de la CLCV, à destination des industriels cette fois : celle d’éliminer de leurs gammes pour enfants les substances préoccupantes identifiées dans ses analyses.