Drame de Marseille : comment améliorer la surveillance des patients Alzheimer à l’hôpital ?
Un patient atteint de la maladie d’Alzheimer a été retrouvé mort dans une aile désaffectée d’un hôpital marseillais, 15 jours après avoir disparu. Sa famille porte plainte pour délaissement d’une personne vulnérable.
L’homme de 72 ans avait échappé à la vigilance des soignants le jour de son hospitalisation avant de se rendre à sa séance de chimiothérapie… Malgré les recherches lancées par l’hôpital il n’avait pas été retrouvé. Comment un tel drame a-t-il pu se dérouler ? Le Pr Marie Sarazin, responsable du service de Neurologie de la Mémoire et du Langage à l’hôpital Sainte Anne à Paris a répondu aux questions du Magazine de la santé.
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Les patients Alzheimer sont des patients vulnérables
Les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer n’ont pas seulement des problèmes de mémoire. Ils ont aussi des difficultés pour s’orienter. S’ils sortent, ils peuvent se perdre, et ensuite avoir des difficultés pour s’exprimer, et ne jamais retrouver leur chemin. Malgré ces difficultés, les hospitalisations en général se passent bien, le drame de l’hôpital de Marseille est vraiment une situation exceptionnelle.
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Réduire les temps d’attente
Lorsqu’un patient atteint d’Alzheimer vient en consultation ou vient pour se faire hospitaliser, le moment crucial, c’est le moment de l’attente. Lorsque le patient attend au bout d’un certain temps, il devient confus et oublie pourquoi il est là. Instinctivement il va penser qu’il doit rentrer chez lui et va se lever. Il faudrait donc réduire au maximum le temps d’attente pour ces patients.
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Les mesures à prendre à l’hôpital
Il faudrait que la famille ou les aidants soient auprès des patients au maximum, y compris le soir. En général les patients peuvent être un peu plus anxieux en soirée. L’idéal serait même de pouvoir faire dormir les aidants avec les patients quand c’est possible. Il existe des montres de géolocalisation, on pourrait peut-être un peu mieux équiper certains services pour les malades à risques. Une autre mesure, c’est ajouter des codes aux portes d’entrée. De cette façon le patient est ralenti et met plus de temps pour sortir.