Instagram : comment les alcooliers détournent la loi pour toucher les jeunes
Les alcooliers recrutent des influenceurs sur Instagram pour inciter les jeunes à consommer leurs produits.
Poser avec une bouteille à la main, c’est devenu monnaie courante sur Instagram. Ils sont des milliers à le faire chaque jour, dans le monde entier : on les appelle les influenceurs. A 21 ans, Marine en a fait son business. Différentes marques d’alcool font régulièrement appel à elle pour que leur produit figure dans ses clichés qui seront vus par des milliers d’abonnés âgés de 13 à 24 ans.
S’appuyer sur ces influenceurs pour rentrer progressivement dans la tête des jeunes consommateurs, c’est la nouvelle stratégie des alcooliers. Pr Amine Benyamina, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse (AP-HP), explique que pour convaincre ce public, ils n’hésitent pas à associer l’alcool à une image de beauté et de santé.
Une stratégie payante mais qui n’hésite pas à flirter avec l’illégalité. D’après la loi Evin de 1991 : « Toute publicité en faveur de boissons alcooliques (…) doit être assortie d'un message de caractère sanitaire précisant que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé. » Pourtant, sur chacun de ces posts sur les réseaux sociaux, cette phrase n’apparaît nulle part. Et parfois, ce sont même des mineurs qui prennent la pose avec une bouteille à la main. L’Association nationale de prévention en alcoologie et en addictologie (ANPAA) prévoit de mener une action en justice contre ces fabricants d’alcool et ces influenceurs.