Un rhume, ça se soigne ?
En plein cœur de l'hiver, il n'est pas rare d'être touché par le rhume, une infection fréquente et bénigne des voies aériennes... Il est inutile de se ruiner en pharmacie à coup de sirops et de pastilles, car aucun médicament n'est utile contre le rhume, hormis le paracétamol pour soulager les douleurs et la fièvre.
Pas de bisous pour les enrhumés. Une fois le rhume installé, il n'y a plus rien à faire si ce n'est d'éviter de contaminer l'entourage. Les virus du rhume se disséminent par le biais de gouttelettes projetées par des personnes infectées, provoquant ainsi l'inflammation de la muqueuse du nez. La paroi du nez gonfle alors, augmentant la sécrétion, et entraînant avec elle son lot d'éternuements, mouchages incessants et maux de tête. La réaction virale provoque aussi des frissons et parfois de la fièvre.
En 2014, la revue Prescrire avait confirmé l'inutilité de tous les médicaments anti-rhume. Un rhume ne se traite pas et il n'existe aucun médicament qui en réduit la durée. Elle conseillait d'éliminer de son armoire à pharmacie les médicaments suivants :
- Les solution nasales en spray chez les nourrisson, car ils peuvent causer des fausses routes ou des risques d'arrêts cardiorespiratoires, réflexes à cet âge.
- Les décongestionnants vasoconstricteurs, type Dolirhume® ou Humexrhume®. Composés d'éphédrine, ces traitements peuvent provoquer des effets indésirables sur le système cardiovasculaire et neuropsychique.
- Les antibactériens et les antiseptiques par voie nasale, qui irritent les parois du nez et peuvent provoquer des allergies.
- Les antihistaminiques H1 dit "sédatifs" comme ceux contenant de la chlorphénamine (Actifed® états grippaux, DrillRhume®, etc.).
- Les médicaments à base de terpène, comme le Dolirhume® aux huiles essentielles, ou le Balsolène® (inhalation à l'eucalyptus). Ce composé végétal peut provoquer des convulsions, notamment chez les plus jeunes.
- Les sirops contre la toux contenant des opiacés, comme le Clarix®, le Drill® ou le Toplexil®.
- Les expectorants.
- Les anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme ceux à base d'ibuprofène par exemple. Cela vaut aussi pour les pastilles à sucer en contenant.
Tous les comprimés, sirops ou autres inhalations vendus en pharmacie sont donc à proscrire. A l'exception du paracétamol, qui soulage les maux de tête ou de gorge, ainsi que la fièvre, y compris chez les femmes enceintes.
La prévention indispensable
Les virus se retrouvent dans la salive, le mucus nasal, mais aussi sur les mains et tous les objets touchés (poignée de porte, téléphone, barre du métro,…). La priorité est donc d'éviter au maximum de répandre ces gouttelettes, grâce à des mesures simples : se laver les mains fréquemment, limiter les contacts directs avec d'autres personnes, comme se serrer la main ou faire la bise et utiliser uniquement des mouchoirs à usage unique, à jeter systématiquement après chaque utilisation.
Médecin ou pas ?
Pour une personne en bonne santé, inutile de consulter en cas de rhume, et ce même s'il s'agit d'un enfant ou d'un nourrisson. Généralement, un rhume se résorbe spontanément au bout d'une à deux semaines, mais certains facteurs comme le tabagisme peuvent retarder sa guérison. Passé ce délai, il est conseillé de consulter un généraliste.
En fragilisant les muqueuses, le rhume peut aussi favoriser l'entrée de certaines bactéries, ce qui créé une surinfection bactérienne. Un rhume qui dure longtemps, ainsi que des écoulements plus épais, sont les signes avant-coureurs de cette infection. Dans certains cas, ces bactéries peuvent provoquer des otites chez l'enfant, des sinusites ou des bronchites chez l'adulte.
Une consultation médicale s'impose en cas d'apparition d'une fièvre élevée (>38,5°C), de douleurs d'oreille, de violents maux de tête, de douleurs au niveau des yeux, du front et des joues, d'apparition ou de persistance d'une gêne respiratoire, d'une toux rauque, de signes d'allergie, d'écoulement nasal d'une seule narine et douleur de la face, de persistance des symptômes sans amélioration au-delà de 10 jours.