Le grog est-il réellement efficace contre le rhume ?

Le grog est une boisson chaude souvent conseillée en cas de rhume. La Docteure Faïza Bossy, médecin nutritionniste, nous en explique l'intérêt et les limites.

Muriel Kaiser
Muriel Kaiser
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Rhume, angine, gastro, bronchiolite... comment combattre les maux de l'hiver ?
Rhume, angine, gastro, bronchiolite... comment combattre les maux de l'hiver ?  —  Allodocteurs - Newen France

C'est un remède de grand-mère connu et très apprécié. L'hiver, lorsque vous vous mettez à avoir le nez qui coule ou la gorge qui gratte, vous êtes sûrement tenté de vous préparer un grog. Il s'agit d'une boisson chaude composée d'eau, de citron, de miel, d'épices et parfois d'alcool, par exemple du rhum, précise la Docteure Faïza Bossy, médecin nutritionniste.

Cette boisson est-elle la réponse aux maux de l'hiver ? La spécialiste nuance. "L'efficacité du grog reposerait sur des propriétés pharmacologiques de ses composants. Or il existe très peu d'études sur le sujet, ou bien sur une cohorte de population très petite". 

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Des composants aux multiples bienfaits

Si les preuves scientifiques de l'efficacité du grog sont très limitées, ses composants restent néanmoins intéressants en cas de rhume. Ainsi, "le miel contient des flavanoïdes et des polyphénols aux propriétés anti-microbiennes. Cela permet par exemple de réduire la toux nocturne", détaille la spécialiste.

Le citron, lui, apporte une belle quantité de vitamine C puisqu'il en contient 50 mg pour 100 g d'agrume. "La vitamine C soutient la fonction immunitaire en augmentant l'activité des macrophages et des phagocytes, les premières cellules qui interviennent pour détruire et digérer les microbes et les bactéries", explique la Docteure Faïza Bossy.

Une boisson réconfortante

Les épices comme la cannelle ou le gingembre apportent également des bienfaits lors d'un rhume grâce à leurs propriétés anti-inflammatoires et anti-virales.

De plus, "la chaleur de la boisson va augmenter la fluidité du mucus nasal", poursuit la spécialiste. Le grog permet aussi de favoriser l'élimination du mucus grâce aux épices. Mais attention ces dernières doivent être fraîches et râpées, sinon, elles ne sont pas efficaces.

Pour la Docteure Faïza Bossy, si le grog ne guérit pas le rhume en tant que tel, il permet néanmoins d'offrir "un soulagement symptomatique, temporaire et rassurant grâce à son action hydratante et apaisante".

Peut-on boire de l'alcool pendant un rhume ?

L'alcool contenu dans le grog étant chauffé, "on perd le côté alcoolisé", explique la Docteure. En revanche, l'alcool entraîne un effet vasodilatateur qui peut exacerber l'irritation des muqueuses, poursuit la spécialiste. Privilégiez donc la version sans alcool de cette boisson.

Surtout, si vous prenez des médicaments anti-douleurs tel que le paracétamol, il est fortement déconseillé de boire de l'alcool. En effet, l'alcool modifie "la façon dont le corps les absorbe et les élimine, augmente leurs effets indésirables" et diminue également leur efficacité, selon le Vidal

Quand faut-il consulter pour un rhume ?

"Le plus souvent, une rhinopharyngite chez un adulte ne nécessite pas de consultation médicale. Cependant, si l’évolution n’est pas favorable ou si des complications apparaissent, un avis médical est nécessaire", explique Ameli.fr.

Ainsi, consultez rapidement un médecin en cas : 

  • de maux de tête intenses ;
  • de vomissements ;
  • de température élevée (supérieure à 38.5° C) ;
  • de difficultés à respirer ou à avaler ;
  • de fortes douleurs à une oreille (éventuellement, un écoulement de l’oreille) ;
  • de conjonctivite ;
  • de symptômes de sinusite surtout si elle est d’un seul côté, c’est-à-dire que l’écoulement nasal jaune ne vient que d’une narine, avec une douleur au niveau du front, de l’œil et d’une pommette ;
  • d’aggravation brutale de vos symptômes ou si ceux-ci ne régressent pas en 15 à 20 jours.

Il est également nécessaire de consulter votre médecin traitant en cas de rhume si vous souffrez d'une maladie chronique, en particulier d'une maladie pulmonaire chronique, ou d'une immunodépression due à un traitement ou due à une maladie, conclut l'Assurance maladie.