Quels sont les aliments à éviter pour limiter les migraines ?
Certains aliments ou boissons favoriseraient l'apparition de migraines. Réalité scientifique ou idée reçue ? La Dre Diana Kadouch, médecin nutritionniste, démêle le vrai du faux.
De nombreuses croyances circulent à propos des migraines. L'une des plus populaires d'entre elles serait que certains aliments favoriseraient l'apparition, voire déclencheraient ces intenses maux de tête. Pour savoir si cette affirmation est vraie ou fausse, il faut tout d’abord s’intéresser au fonctionnement de la migraine.
Comment fonctionne la migraine ?
Chez les personnes migraineuses, le cerveau est hypersensible à certains déclencheurs comme le stress, la lumière vive, les variations hormonales ou encore certains aliments. Ces déclencheurs peuvent alors activer le nerf trijumeau, ce qui entraîne une libération de substances inflammatoires et une vasodilatation des vaisseaux cérébraux, le mécanisme à l'origine de la douleur pulsatile caractéristique des migraines.
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Quels sont les aliments à proscrire ?
Plusieurs catégories d'aliments émergent régulièrement dans les études observationnelles comme potentiels déclencheurs des migraines. Les fromages affinés (parmesan, bleu, camembert) et les charcuteries (salami, jambon cru) contiennent naturellement de l'histamine et de la tyramine, des substances associées à la vasodilatation cérébrale, responsable des migraines.
L'alcool, particulièrement le vin rouge, agit quant à lui via plusieurs mécanismes : vasodilatation directe, libération d'histamine, déshydratation et perturbation du sommeil. Les aliments ultra-transformés, riches en additifs alimentaires, sont également suspectés de provoquer des migraines chez les personnes déjà sensibles.
Le chocolat et le café provoquent-ils des migraines ?
Bonne nouvelle : concernant le chocolat, le lien avec les migraines est beaucoup moins établi. Les données actuelles restent contradictoires et ne permettent pas de trancher clairement : est-il réellement un déclencheur ou simplement consommé en prémices de la crise suite à des envies compulsives ?
Quant à la caféine, son effet dépend étroitement de nos habitudes de consommation. À dose modérée (environ deux tasses quotidiennes), elle pourrait exercer un effet protecteur en empêchant la vasodilatation cérébrale. Mais un sevrage brutal ou une surconsommation (plus de quatre tasses par jour) risquent au contraire de précipiter une crise migraineuse.
Quels aliments protègent de la migraine ?
Si certains régimes riches en oméga-3 (poissons gras) ou issus de la diète méditerranéenne montrent des résultats prometteurs dans la réduction de la fréquence des crises, aucun régime n’a prouvé de manière formelle son efficacité dans des études cliniques de haute qualité. La méthode la plus fiable pour limiter les risques de migraine reste l'approche individualisée, en tenant un journal alimentaire pour repérer les éventuels déclencheurs personnels, sans diaboliser inutilement certains aliments.
