« Il faut absolument aller voir les maisons de retraite avant de choisir »
Huit français sur dix estiment que l’entrée en maison de retraite est un "soulagement" pour les proches, mais une perte "d'autonomie de choix" pour le senior concerné, selon une étude du Credoc.
Annie de Vivie, fondatrice du site agevillage.com, répond aux questions du Magazine de la santé.
- Comment expliquer cette ambivalence de sentiments entre la personne qui entre en maison de retraite et ses proches ?
Annie de Vivie : "Aujourd’hui, nous vivons la révolution de la longévité, c’est-à-dire que nous vivons cinq générations les unes à côté des autres. La génération la plus âgée a besoin de beaucoup d’aide, surtout quand elle cumule des petites pathologies avec des maladies type troubles neuro-dégénératifs. Donc d’un côté, quand votre proche entre en maison de retraite, vous êtes soulagé parce que vous avez vu les limites du maintien à domicile mais de l’autre, vous craignez que l’environnement dans lequel rentre votre parent ne soit pas le plus adapté possible."
- Est-ce que l’on prépare suffisamment en amont l’entrée en maison de retraite ?
Annie de Vivie : "Non. C’est pour cela que le premier conseil que nous pouvons donner c’est de se mettre autour d’une table, créer un petit conseil de famille avec la personne directement concernée et de prendre le temps de mettre sur la table la question du logement, la question de l’argent mais aussi la question de la fin de vie. Aujourd’hui, c’est tabou de parler de tout cela et pourtant, nous allons tous vieillir…"
- Quels sont les conseils à suivre pour choisir la bonne maison de retraite ?
Annie de Vivie : "Le plus important, c’est de se déplacer pour aller les voir. Plus on ira dans ces lieux-là, plus on ira s’y frotter, moins on en aura peur. Il faut aller regarder les conseils de la vie sociale de chaque établissement, qui font des rapports sur la vie à l’intérieur de la maison de retraite. Il faut faire une adaptation avant d’y entrer : y aller déjeuner, ou en accueil de jour ou en accueil temporaire pour ne pas être brutalement confronté à ces choix. Il faut bien rappeler qu’il n’y a pas que des structures d’accueil médicalisées, il existe plein de différentes structures donc il faut absolument aller les voir."