Paris : en finir avec la transmission du VIH d'ici 2030 ?
Cet été, la Ville de Paris mène un plan d'action pour mieux dépister et soigner le VIH, avec pour objectif "d'en finir avec la transmission du VIH en 2030" dans la capitale.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a lancé début juin 2017 une série de "propositions concrètes et ambitieuses", sur la base d’un rapport coordonné par l'épidémiologiste France Lert. Évoquant "l'existence d'une véritable urgence sanitaire" face à l'épidémie à Paris, la maire a fixé pour objectif "la fin de la transmission du VIH en 2030".
D’ici à 2020, elle juge possible d’atteindre un objectif intermédiaire résumé par "3 fois 90" : que 90% des personnes séropositives connaissent leur statut sérologique, que 90% des personnes qui connaissent leur séropositivité reçoivent des traitements antirétroviraux et que 90% des personnes sous traitements antirétroviraux aient une charge indétectable.
Selon le rapport coordonné par France Lert, l'épidémie à Paris est cinq fois plus élevée que la moyenne française, plus de deux fois que l'Ile-de-France et dix fois plus que la métropole hors Ile-de-France. Elle touchait en 2013 quelque 18.000 personnes dans la capitale. Selon ces travaux, 1.311 nouveaux cas ont été déclarés à Paris en 2014, soit 20% de ceux de la France entière. L'épidémie est à la hausse chez les hommes homosexuels, avec 689 nouveaux cas en 2014 soit l'année la plus forte depuis 2003.
Information, dépistage, PrEP
Les mesures proposées, qui devront se mettre en place en partenariat avec l'Etat, les associations, les chercheurs, médecins et hôpitaux, s'adressent particulièrement aux hommes homosexuels (52%) et aux migrants (38%), qui forment 90% des personnes séropositives, mais aussi aux personnes transsexuelles et aux prostitués.
Elles passent par une information et un accès accrus au dépistage répété et au traitement préventif de la "PrEP" (prophylaxie pré-exposition) qui s'adresse aux personnes qui n'ont pas le VIH. Le programme entend également "favoriser l'accès aux soins et aux droits", en intervenant par exemple pour réduire les obstacles administratifs ou la discrimination à l'encontre des populations diverses touchées. Un comité stratégique se mettra en place pour suivre le plan.
Pour financer ce plan et notamment l'accès aux traitements, la Ville va étudier l'idée d'une fondation pour réunir fonds privés et publics.
avec AFP