Où commence le harcèlement scolaire ?
Un élève sur 10 en est victime, soit plus d’un million d’enfants et d’adolescents en France. Mais comment faire la différence entre simples chamailleries et harcèlement ? C’est la question que se pose Minute Docteur.
"T’es nul… Gros lard… On va te frapper… T’es trop moche…". Vous avez toutes et tous entendu un jour ces insultes dans une cour d’école. Elles font mal, c’est certain, mais est-ce pour autant du harcèlement ?
C’est la question que s’est posée Dan Olweus, un professeur suédois de psychologie. Il a démontré dans les années 1970, que le harcèlement scolaire obéit à chaque fois à la même logique.
Grimaces, moqueries, menaces, coups...
D’abord, il y a le harceleur, ses armes peuvent être les grimaces, les moqueries, les menaces, et même les coups. Ensuite, il y a la victime, toujours la même. Enfin, il y a les spectateurs, ceux qui rient de la scène ou regardent en n’osant rien dire.
La violence, sous toutes ses formes, est régulière, répétée et sur le long terme. Pour 80 % des victimes, les sévices ont duré au moins trois mois, donc rien à voir avec les disputes ou les chamailleries de cour d’école.
Si le harcèlement commence souvent par un jeu, il s’installe dans la durée et devient alors une intention délibérée de faire du mal à l’autre.
Un délit pénal puni jusqu'à 10 ans de prison
Dans la moitié des cas, il peut aussi se prolonger sur les réseaux sociaux, c’est le cyberharcèlement.
Ce qui distingue cette violence scolaire, c’est aussi la grande souffrance qu’elle inflige à la victime : perte de l’estime de soi, décrochage scolaire, dépression… Beaucoup gardent des séquelles psychologiques.
Heureusement, la loi punit le harcèlement scolaire de 10 ans d’emprisonnement pour les cas les plus graves. Le meilleur moyen de le combattre, c’est d’en parler.