Déficit de la Sécu : la Cour des comptes demande des efforts supplémentaires
EN BREF - Le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a appelé le gouvernement à "ne pas relâcher les efforts de maîtrise des dépenses" de l'Assurance maladie tout en lui demandant d'améliorer l'accès aux soins pour les assurés à faibles revenus.
C'est sans doute le principal message que la Cour veut faire passer : "l'amélioration de la situation financière de la Sécurité sociale est réelle tout en étant fragile, il ne faut donc pas relâcher les efforts de maîtrise des dépenses, tout particulièrement pour l'Assurance maladie" a souligné M. Migaud en présentant le rapport annuel de la Cour des comptes.
En 2015, les déficits de la Sécu sont passés de 12,8 milliards d'euros à 10,2 milliards. Cela "a permis à la dette sociale d'engager, pour la première fois depuis 2001, un léger reflux" de 2,1 milliards d'euros, souligne la Cour des comptes.
Cependant, il faut tout de même engager des économies supplémentaires, estiment les Sages, et des réformes structurelles. Cela permettrait de rétablir l'équilibre des comptes mais aussi d'enrayer le "désengagement de la Sécurité sociale dans la prise en charge des soins", en particulier dentaires, pour "un accès plus équitable aux soins".
Didier Migaud a appelé l'Assurance maladie à "mieux remplir sa mission d'accès aux soins notamment auprès des assurés sociaux aux faibles revenus". Plus généralement, la Cour suggère de clarifier les champs d'intervention respectifs de la Sécu et des mutuelles ou encore d'adopter des mesures plus contraignantes en matière de dépassements d'honoraires...
Quelques heures après l’annonce de la Cour des comptes, le gouvernement a relevé à 2,1% l'objectif de progression des dépenses de santé en 2017. Ce relèvement, qui représente "un renfort de 700 millions d'euros", a été annoncé par le ministre lors de la présentation des prévisions budgétaires pour 2017. L'Objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam) était fixé jusqu'ici à 1,75% pour l'année à venir, un niveau identique à celui visé cette année par le gouvernement.