Améliorer l'accès à la liste d'attente de la greffe rénale
La Haute autorité de santé (HAS) a publié ce mercredi 2 décembre des recommandations visant à améliorer l'accès à la liste d'attente nationale de greffe rénale, qui compte 12.000 personnes inscrites, alors que seulement 3.000 greffes sont réalisées chaque année.
Dans son analyse de la situation, la Haute autorité de santé (HAS) relève que les pratiques d'inscription varient fortement entre les régions, avec des délais d'inscription beaucoup trop longs par endroits.
Trop peu de patients (environ 15%) sont inscrits sur la liste d'attente de manière précoce, avant d'être dialysés, note encore la HAS.
Le temps d'attente pour l'obtention d'un greffon est très variable : 31% des patients sont greffés dans la première année, 39% entre un et trois ans et 15% après cinq ans.
Le nombre de greffes annuelles reste largement insuffisant
Quelque 76.000 personnes souffrent d'une maladie rénale au stade terminal en France, dont 56% sont sous dialyse tandis que 44% ont bénéficié d'une greffe de rein, un traitement plus efficace en terme d'espérance de vie (12 ans en moyenne contre cinq ans chez les patients dialysés).
Mais le nombre de nouvelles greffes rénales réalisées chaque année reste largement insuffisant pour répondre à la demande.
En 2014, 3.232 greffes rénales ont été réalisées en France dont 16% de greffes avec donneur vivant, sur des personnes âgées en moyenne de 52,7 ans, selon des chiffres de l'agence de la biomédecine.
Les greffons sont attribués aux receveurs grâce à un barème de points tenant compte de l'ancienneté d'inscription sur la liste, mais également d'autres caractéristiques (âge, groupe sanguin, distance géographique avec le greffon disponible...).
L'âge, le diabète ou l'obésité ne sont pas des contre-indications
Des patients se voient refuser leur inscription sur liste d'attente nationale de greffe rénale en raison de leur âge ou de maladies, telles que le diabète ou l'obésité, alors que ces refus ne sont, selon la HAS, pas toujours justifiés.
Les recommandations de la HAS insistent donc sur le fait que "l'âge, le diabète ou l'obésité ne constituent pas à elles seules des motifs de refus d'inscription sur la liste d'attente. En effet, par rapport à la dialyse, la greffe rénale augmente de façon significative l'espérance de vie et la qualité de vie pour les personnes âgés de plus de 70 ans, les diabétiques et les patients obèses (sauf IMC > 50kg/m2)".
La HAS évalue à 1.800 le nombre de patients non inscrits sur la liste d'attente alors qu'ils répondent aux nouveaux critères.
En 2014, 4.695 personnes ont été inscrites sur la liste d'attente.
L'insuffisance rénale chronique est une maladie qui évolue en cinq stades de sévérité croissante. Au dernier stade, le rein n'assure plus ses fonctions et le patient nécessite un traitement de suppléance, une greffe de rein ou une dialyse.
En France, 33.700 personnes ont reçu une greffe de rein et 42.500 sont dialysées.