Le CHU de Nantes condamné pour un mauvais diagnostic
Le Centre hospitalier universitaire de Nantes a été condamné par le tribunal administratif à indemniser le mari d'une femme décédée après la greffe d'un rein porteur d'une tumeur cancéreuse.
Selon le jugement du 9 mars 2016, dont la copie a été transmise le 16 mars à l'AFP, le CHU devra verser au mari de la patiente décédée, la somme de 87.746 euros, hors intérêts. Le CHU devra aussi verser 3.250 euros à chacun des parents de la victime, ainsi que 17.000 euros à la Sécurité sociale.
Les faits remontent au mois de juin 2008, lors de la troisième transplantation d'une femme de 42 ans atteinte d'une maladie rénale depuis son enfance. Pendant près de huit mois, la fonction du rein greffé ne présenta pas de difficulté. Mais des examens révélent la présence d'une tumeur sur le rein greffé. La patiente décèda en juin 2009.
Le tribunal administratif, se fondant sur un rapport d'expertise, a noté "qu'aucune faute ne peut être retenue à l’encontre du CHU de Nantes lors de la transplantation du greffon et de la surveillance postopératoire immédiate".
Cependant, il a considéré qu'il y avait eu "indiscutablement" une erreur dans l’établissement du diagnostic de tumeur présente dans le rein greffé, responsable de conséquences "confondues avec un phénomène de rejet".
Le tribunal a estimé en outre "qu’un examen d’imagerie plus précis qu’une simple échographie aurait pu permettre de faire ce diagnostic", soulignant "une erreur de raisonnement médical". Contactée par des journalistes de l'AFP, la direction du CHU n'a pas donné suite.