Greffe : une nouvelle technique permet de tripler le temps de conservation des organes
Des chercheurs ont réussi à conserver des foies humains pendant 27 heures grâce à une technique de surfusion. Ces organes étaient ensuite parfaitement fonctionnels pour être transplantés.
Tripler le temps de conservation des organes à greffer. C’est la prouesse qu’une équipe de chercheurs de la Harvard Medical School et du Massachusetts General Hospital à Boston (États-Unis) est en passe de réaliser. Dans une étude qu’ils publient le 9 septembre 2019 dans la revue Nature Biotechnology, ils expliquent avoir conservé des foies humains pendant 27 heures au lieu des neuf heures habituelles.
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Empêcher le gel des organes
Leur technique : celle de la "surfusion", qui consiste à conserver une matière dans un état liquide à une température plus basse que sa température de solidification. En d’autres termes, la surfusion permet par exemple de conserver de l’eau à l’état liquide alors que la température est inférieure à 0°C.
Dans cette expérience, au lieu d’utiliser la glace actuellement choisie pour conserver les organes pendant quelques heures seulement, les chercheurs ont utilisé une solution d’eau et d’agents chimiques comme du glycérol, des ions mais aussi du glucose, le tout placé à -4°C. Le rôle de ces composés : empêcher le gel des organes et la destruction des cellules et des tissus par le froid et donc augmenter leur temps de conservation sans dommages.
Une première sur des organes humains
Résultat : après 27 heures de surfusion, les greffons de foie étaient bien fonctionnels et prêts à être transplantés. Ces scientifiques avaient déjà mené cette expérience avec succès sur des foies de rats mais c’est la première fois que le protocole fonctionne sur des organes humains, 200 fois plus gros que ceux des rongeurs.
En augmentant le temps de conservation des organes, les chercheurs espèrent augmenter le nombre de greffes. Car plus longtemps un organe peut être conservé, plus il a de chance d’atteindre en bon état un malade en attente de greffe.
Prochaine étape pour ces scientifiques : tester la durée de conservation maximale d'organes de cochons, aussi imposants que les nôtres, avant de réaliser des tests cliniques sur des humains.