L’Australie abolit la "taxe tampon"
Le pays avait instauré une TVA de 10% sur les protections périodiques, alors que d’autres produits d’hygiène comme la crème solaire en étaient exemptés.
Nouvelle victoire des femmes en Australie : les serviettes et tampons sont enfin considérés comme des produits de première nécessité. Depuis le 3 octobre en effet, les protections périodiques ne sont plus assujetties à une TVA de 10%. Cette taxe était en vigueur depuis une vingtaine d’années, alors que des produits d'hygiène jugés bénéfiques pour la santé comme les préservatifs ou les crèmes solaires en étaient exemptés.
Une taxe jugée sexiste
Cette taxe, jugée misogyne par les défenseurs des droits des femmes, était source de querelles entre le pouvoir central et les gouvernements des États et Territoires, qui profitaient des recettes créées par l'impôt. En 2000, le ministre de la Santé Michael Wooldridge avait d’ailleurs fait polémique en affirmant que les tampons ne doivent pas être exemptés de TVA car ils "ne préviennent pas les maladies".
En réaction à cet impôt, des campagnes intitulées "Arrêtez de taxer mes règles !" avaient été lancées, et des groupes de militantes comme "les vengeresses de la menstruation" avaient été créés.
En abolissant la "taxe tampon", les ministres des Finances des États et Territoires acceptent de renoncer à environ 30 millions de dollars australiens de recettes fiscales annuelles, soit 18,5 millions d'euros. "Je suis heureuse d'annoncer que nous avons réussi, les États et Territoires nous ont rejoint, et des millions d'Australiennes vont en bénéficier", a déclaré la ministre fédérale des Femmes Kelly O'Dwyer.
Et en France ?
Le 11 décembre 2015, les députés ont voté en commission la réduction à 5,5% (contre 20% auparavant), du taux de TVA appliqué aux protections périodiques, bien que Bercy se soit prononcé contre ce projet. Le collectif féministe Georgette Sand, qui avait milité pour l’abolition de la taxe, avait lancé une pétition pour rappeler qu’"avoir ses règles, ce n'est pas optionnel". Le texte avait reçu plus de 27.000 signatures.