Futurs assistants médicaux : les médecins généralistes posent leurs conditions
Annoncé par le président de la République Emmanuel Macron, le déploiement des assistants médicaux est une des mesures-phares du plan santé présenté en septembre dernier.
A l’horizon 2022, le déploiement de quelques 4 000 assistants médicaux doit permettre de redonner du temps médical aux médecins en les déchargeant "d'actes simples", pour recevoir plus de patients. En décembre, la ministre de la santé Agnès Buzyn a fixé les grandes orientations de la négociation. Celle-ci s'ouvrira le 24 janvier pour trois mois, entre les syndicats de médecins libéraux et l'Assurance maladie.
Les médecins généralistes posent leurs conditions
Le premier syndicat de généralistes, MG France, a annoncé plusieurs conditions quant au déploiement des assistants médicaux. "L'assistant médical doit être accessible à tous les généralistes qui en ont besoin, y compris aux médecins exerçant seuls", a estimé son président, Jacques Battistoni, lors d'une conférence de presse. "Il s'agit en premier lieu de pallier les départs en retraite" de praticiens dans les zones sous-dotées, a-t-il justifié.
"Deuxième ligne rouge" pour le Dr Battistoni, l'assistant médical "ne doit pas être exclusivement un soignant". Selon le médecin, l'assistant sera plus utile en organisant des réunions entre médecins, infirmiers et pharmaciens autour d'un patient plutôt qu'en prenant sa tension.
"L'aide-soignante aujourd'hui ne fait absolument pas le travail d'un assistant médical", a souligné M.Battistoni, rappelant qu'une "formation qualifiante" sera nécessaire pour tous les prétendants à ce nouveau métier, qu'ils soient issus de la profession d'aide-soignant ou du secrétariat médical. Enfin, M. Battistoni a appelé à un "dispositif pérenne".
Les assistants médicaux
Pour bénéficier du financement d'un assistant médical, les médecins devront notamment exercer "en cabinet de groupe" ou s'inscrire dans un "exercice coordonné". Ils devront également s'engager à améliorer l'accès aux soins en augmentant par exemple "le nombre de patients reçus en consultation", selon la lettre de cadrage de la ministre. Ces points sont donc contestés par le syndicat.
Ce poste nécessitera une formation d’un an, contre trois pour devenir infirmier. Une partie du salaire est prise en charge par l’Etat. Leur objectif est de ”continuer à décharger les médecins d’actes qui peuvent être faits par d’autres”, avait annoncé Emmanuel Macron. Les tâches simples dont ils seront chargés englobent l’accueil, le secrétariat, l’aide pour les préconsultations (installer, meser, mesurer, prendre la tension). Ces assistants existent déjà dans certaines professions, notamment en dentaire.