Joe Biden nomme Rachel Levine, première femme transgenre ministre adjointe de la Santé
Cette pédiatre devient ainsi la personne transgenre la plus haut placée au sein du gouvernement américain, une première historique.
Le président élu des Etats-Unis Joe Biden a annoncé le 19 janvier qu'il nommait une pédiatre transgenre, Rachel Levine, ministre adjointe de la Santé, une première "historique" contrastant avec des mesures jugées discriminatoires de son prédécesseur Donald Trump.
Le démocrate avait été le premier président élu américain à inclure les personnes transgenres dans ses remerciements, lors de son discours de victoire en novembre. Le 19 janvier, il a souligné le "choix historique" de Rachel Levine, actuellement directrice de la Santé dans l'Etat de Pennsylvanie.
Elle "apportera le leadership ferme et l'expertise cruciale dont nous avons besoin pour guider les gens à travers cette pandémie, peu importe d'où ils viennent, leur race, religion, orientation sexuelle, identité de genre ou leur handicap", a ajouté Joe Biden, qui devient le 46e président des Etats-Unis ce 20 janvier.
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Première responsable fédérale ouvertement trans
Aujourd'hui également professeure d'université en pédiatrie et psychiatrie, Rachel Levine "est sur le point d'être la première responsable fédérale ouvertement transgenre à être confirmée par le Sénat américain", a précisé l'équipe de Joe Biden.
Elle deviendrait alors la plus haute responsable transgenre du gouvernement fédéral américain. Les démocrates prendront cette semaine le contrôle de la chambre haute, qui doit confirmer les nominations présidentielles. L'équipe du futur président démocrate souligne que Rachel Levine a déjà été confirmée "à trois reprises" à ses fonctions par le Sénat de la Pennsylvanie, contrôlé par des républicains.
Elle avait auparavant notamment co-dirigé le département de pédiatrie de l'hôpital universitaire Penn State Hershey Medical Center et avait été responsable de sa division sur la médecine de l'adolescent.
Contraste avec la politique Trump
Le président sortant Donald Trump avait adopté plusieurs mesures controversées concernant les personnes transgenres. En revenant sur une annonce emblématique de son prédécesseur démocrate Barack Obama, il avait notamment annoncé en 2017 sa décision de leur interdire de servir dans l'armée, mettant en avant "le fardeau des coûts médicaux énormes" et des "perturbations".
Début 2018, le Pentagone avait finalement autorisé à s'enrôler les personnes transgenres n'ayant pas changé de sexe, ni l'intention de le faire, mais à condition de servir sous leur sexe biologique. Des tribunaux fédéraux avaient suspendu cette nouvelle politique, la jugeant "similaire" à la précédente.
L'administration Trump avait alors fait appel et en janvier 2019, la Cour suprême des Etats-unis l'avait autorisée à bloquer ces recrutements, en attendant que la justice se prononce en appel sur cette question sensible. D'après les estimations, de 1.320 à 15.000 personnes transgenres servent dans l'armée américaine sur 1,3 million de militaires en service actif.
Discrimination envers les personnes trans
Son administration avait d'autre part tenté d'exclure les personnes transgenres des mécanismes de lutte contre les discriminations au travail.
L'administration Trump avait estimé qu'une loi fédérale de 1964 interdisant les discriminations "en raison du sexe" ne s'appliquait qu'aux différences hommes/femmes et non aux minorités sexuelles.
En juin 2020, la Cour suprême des Etats-Unis avait cette fois tranché, en estimant que la loi les protégeait également.